Officiellement, c’est hier que les abonnés au téléphone mobile qui ne s’étaient pas fait identifier devaient voir leurs puces désactivées. Conformément au délai fixé par le ministère des Postes et Télécommunications. C’est pourquoi on a noté une certaine affluence hier dans les différents points aménagés par les opérateurs pour l’identification de leurs abonnés. Et comme on peut bien l’imaginer, ces retardataires ont tous accouru à cause de la peur ne plus entendre leur téléphone sonner. « Je m’étais fait identifier, mais j’ai pris une seconde puce entre-temps et il est bon que je l’enregistre aussi », explique Jeannette B, une abonnée.
Sylvain Mfoula, employé de bureau, s’est laissé convaincre par le matraquage médiatique de ces derniers jours. « La radio et la télé ont tellement parlé de l’arrêt de l’identification que j’ai pensé qu’il valait mieux m’aligner avant d’être coupé », lance le jeune homme. Pour Hamadou, étudiant, deux précautions valent mieux qu’une. « Je me suis fait identifier à plusieurs reprises. Mais je reçois toujours des messages me prévenant d’une éventuelle suspension. Je préfère donc m’identifier à nouveau », souligne le jeune homme. D’ailleurs, chez l’un des opérateurs, on le conseille vivement, surtout à ceux des abonnés qui reçoivent encore des messages. Et chez les deux opérateurs, on a à nouveau sortir l’arsenal pour gérer l’affluence. Des jeunes habillés aux couleurs d’entreprise sillonnent à nouveau la ville de Yaoundé. Les points d’identification sont aménagés non seulement devant les locaux principaux, mais aussi dans certains quartiers de la capitale.
Cependant, chez l’un comme chez l’autre, on affirme n’avoir encore suspendu personne. « On verra ça à partir de demain [aujourd’hui, Ndlr] », chuchote-t-on chez l’un des opérateurs de téléphonie mobile. Mais déjà, les opportunistes commencent à se frotter les mains. Les gérants de photocopieurs et les vendeurs de stylos ne s’éloignent plus des points d’identification où il y a toujours des abonnés, tellement pressés qu’ils oublient soit la photocopie de la carte nationale d’identité, soit le stylo pour remplir la fiche.
