C’est un refrain qui, au quotidien, interpelle la société tout entière et met chacun des citoyens devant ses responsabilités.
Ce refrain qui s’impose à nous tous concerne la situation des personnes handicapées dans notre pays. Dans le vécu ordinaire de la société a-t-on intégré les préoccupations particulières de ce groupe que la nature a voulu différent, mais suffisamment outillé pour imprimer sa marque indélébile dans l’épanouissement de la communauté dont il est issu ? Sans faire le procès de toute la société, posons-nous certaines questions pertinentes : dans les lieux de distractions, de travail, dans l’aménagement des transports quotidiens, dans la communication et l’organisation de l’éducation au sens le plus large, a-t-on intégré leur particularité ? Quid de leur dignité en tant qu’acteurs sans complexe de développement. Aux plans intellectuel et physique, il s’entend. Vendredi prochain, le Cameroun de concert avec la communauté internationale va célébrer la Journée internationale des Personnes handicapées autour du thème « Tenir les promesses : intégration du handicap dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement à l’horizon 2015 et au-delà ». Un thème et une célébration qui mobilisent à raison le ministère des Affaires sociales dont le chef de Département, Mme Cathérine Bakang Mbock a déclaré, lors d’un séminaire sous-régional à Yaoundé en prélude à l’événement que, « la mise en œuvre d’une société pour tous et par tous, appelle le changement dans la perception de la personne handicapée ». Cela signifie que « le triptyque handicap- pitié- dépendance doit désormais faire place à celui de handicap-dignité- acteur de développement ». Car en réalité, il ne s’agit ni de favoritisme, ni de philanthropie, mais d’un impératif catégorique de développement et de dynamique sociale au regard du vivier de talents incommensurables dont regorgent les personnes handicapées.
Il était donc question de saisir cette occasion idoine pour se lancer dans une opération de sensibilisation de grande envergure de la communauté nationale et internationale sur le droit intrinsèque des personnes handicapées, en tant qu’être humains et citoyens à part entière, investis naturellement de tous les droits humains fondamentaux en même temps que les obligations corollaires et dont la contribution est irremplaçable pour le développement harmonieux et intégral d’un Cameroun prospère et d’une nation unie et épanouie.
Dans les faits, la réalité est beaucoup plus complexe qu’on ne l’imagine. Les personnes concernées en premier lieu ont un franc-parler et ne cachent pas leurs récriminations à qui veut leur prêter la moindre oreille attentive. Aussi décrient-elles avec force exemples les discriminations à répétition qui seraient leur lot quotidien, principalement dans l’accès à l’emploi et dans le domaine de l’éducation. Les textes sont très bons, soutient-on ici et là, mais le suivi de leur application laisse à désirer. D’où la grande question au centre de toutes les préoccupations : comment changer le quotidien des personnes handicapées dans la société au-delà des discours lénifiants ? Tout le problème est ainsi résumé. Cette catégorie sociale qui dans toute société ne mérite pas d’être marginalisée sous quelque forme que ce soit a droit à toutes les considérations républicaines dans le vécu quotidien et sur la base de l’égalité totale avec les autres compatriotes dont ils sont des partenaires de développement à part entière. C’est ce qui justifie et valorise l’action d’une prise de conscience totale et efficiente. En un mot comme en mille, il est question plus que jamais de relever dans les faits le défi de l’application des textes pertinents relatifs aux droits reconnus et inviolables des personnes handicapées.
