Réunis en sommet extraordinaire hier à Abuja, les chefs d’Etat ouest-africains ont demandé à Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao), réunis hier en sommet extraordinaire à Abuja (Nigeria), ont appelé Laurent Gbagbo à se soumettre sans délai à la certification des résultats de la présidentielle par l’ONU qui reconnaît Alassane Ouattara comme le vainqueur légitime. Pas question donc pour les chefs d’Etat ouest-africains d’envisager une solution à la kényane avec la formation d’un gouvernement de coalition. Alors que se tenait le sommet d’Abuja, le nouveau gouvernement de Laurent Gbagbo, proclamé président de la Côte d'Ivoire par le Conseil constitutionnel, a été présenté hier. Ce gouvernement, dirigé par le Premier ministre Gilbert Marie N'gbo Aké, universitaire et économiste, compte une trentaine de ministres. C'est le nouveau secrétaire général de la présidence, Désiré Tagro, ex-ministre de l'Intérieur et homme fort du camp Gbagbo, qui a lu la composition du gouvernement devant la presse au palais présidentiel. La Côte d'Ivoire compte désormais deux gouvernements. Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, a formé le sien dimanche dernier. Il est dirigé par Guillaume Soro, auparavant Premier ministre de Laurent Gbagbo. Par ailleurs, les Nations unies ont commencé hier à retirer leur personnel non essentiel de Côte d'Ivoire. Le transfert est en cours" pour les 460 personnes concernées - sur plus de 10.000 Casques bleus, policiers et employés civils sur place, a indiqué à l'AFP une source onusienne sans plus de précision. Malgré la grave crise politique, la vie reprend son cours à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, de nouveau bouillonnante après des jours de léthargie et de peur, selon l’AFP.