Une manœuvre militaire de haut vol et une longue et attentive visite des stands ont montré un aperçu de l'expertise de l’armée, au second jour de la visite officielle du chef de l'Etat dans la Nord-Ouest.

Un leader politique faisait cette réflexion il y a quelques années, le GSO (groupement spécial d’opérations) de la police et le GPIG (groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie) se mettaient en place : « on détourne l’opinion sur des problèmes de terrorisme alors que ces choses ne nous concernent pas ». Aujourd’hui, à la lumière de certains faits d’actualité, le même responsable politique pourrait difficilement s’autoriser le même commentaire.

Les temps changent vite. La société évolue. Des comportements et phénomènes nouveaux apparaissent. Ainsi de certaines formes de criminalité qui se développent dans notre pays. Les coupeurs de route sont dans l’actualité depuis une dizaine d’années voire plus. D’abord limité au Grand Nord, le phénomène touche maintenant à tout le pays, même si l’ampleur demeure réduite. La grande criminalité a quitté le cadre urbain (vols par effraction et braquages) pour investir la campagne, avec des moyens sophistiqués d’opération (téléphone portables, filature, armes de guerre, etc.).

Depuis quelques années, les enlèvements de personnes en général et d’enfants en particulier se multiplient. Douala, Yaoundé, Bangangté, Mora, Buéa et d’autres cités du Cameroun ont connu ce phénomène. Et des familles ont été fortement éprouvées, perdant parfois des membres ou contraintes de payer de fortes rançons.

La manœuvre interarmées présentée hier au président de la République, chef des armées, a permis à notre armée de montrer qu’elle est préparée à faire face à des situations de plus en plus compliquées. Préparée mais aussi et surtout outillée et mobilisée.

Pirates de l’air ou en haute mer, coupeurs de route, preneurs d’otages savent désormais que, face à leurs menées, ils trouveront sur leur chemin des forces de défense sur le pied de guerre. La République se donne ainsi les moyens de lutter contre les hors-la-loi qui veulent s’imposer par la violence.

L’investissement en ressources humaines, matérielles, logistiques ou en formation est lourd. Mais rien ne vaut la vie des hommes que ces unités spéciales sont appelées à sauver chaque fois que le devoir les sollicite. Des enfants enlevés et séquestrés, des avions détournés, des personnes prises en otage dans un édifice sont autant de cas de figure qui ne sont plus seulement des hypothèses d’école. Des missions toujours plus périlleuses face à des criminels aguerris, des missions réalisées au risque de leur vie par des hommes et des femmes d’action et de devoir.

Et la Nation se sent mieux protégée. Sachant qu’elle peut compter sur la bravoure et l’efficacité des forces armées. Toujours disponibles et aptes à relever les défis. Elle peut consacrer l’essentiel de son énergie aux tâches de développement.

Bamenda, le jour d’après

Transformée pour l’accueil du cinquantenaire des armées, la ville prend une autre envergure dès aujourd’hui.

La ville a désormais un plus. Un atout, du genre que les autorités municipales peuvent inscrire fièrement sur les guides touristiques. Elle a accueilli les célébrations des noces d’or des Forces de défense camerounaises. Bamenda a attendu, Bamenda a vibré, tressailli et finalement jubilé à l’occasion de cet événement unique. Au lendemain de la visite du chef de l’Etat, chef des forces armées, c’est une ville encore sous l’enchantement qui se réveille, on l’imagine. La tête encore pleine d’étoiles, des bouquets fulgurants de feux d’artifice. De Up Station à Commercial Avenue, en passant par Old Town ou Sonac Street, de Nkwen à Ntarikon, les marques de l’événement sont là, encore trop visibles, trop neuves, pour faire penser à un quelconque rêve. Non, la célébration a bien eu lieu, permettant à la ville, à toute la région, d’écrire une nouvelle page de l’histoire du Cameroun, selon l’expression du gouverneur Abakar Ahamat.

Les observateurs l’auront relevé. Bamenda ne sera plus la même après cette célébration. La cité a été radicalement transformée. Les habitants en conviennent, tout heureux d’être bénéficiaires de ce tournant de notre histoire. Une ville plus propre, désormais, dont la fourniture en eau et la couverture en éclairage public ont été améliorées – et les choses iront plus loin, d’après le président de la République. Une ville dont la voirie a reçu des soins particuliers. De fait, dès ce vendredi matin, les usagers de la route, automobilistes, conducteurs de motos-taxis, etc. peuvent pleinement jouir du fait que la plupart des grands axes de la ville aient été refaits.

Ces bienfaits ne profiteront pas qu’aux citadins, c’est sûr. Les populations des localités environnantes, voire celles vivant plus loin encore, devraient aussi en tirer avantage. Comme elles profiteront sans doute aussi de la réhabilitation apportée à l’hôpital régional de Bamenda, qui présente désormais un nouveau visage. Autre trait nouveau et remarquable sur le visage de la ville – et donc de la région –, l’aéroport de Bamenda-Bafut, entièrement rénové à l’occasion de ces noces d’or de l’armée camerounaise. Le site, qui a notamment abrité l’exercice interarmées présenté au chef de l’Etat hier, n’a aucune raison de retomber en hibernation. Certains à Bamenda se prennent à rêver d’une possibilité de rallier d’autres villes du Cameroun en très peu de temps. Voire de rallier d’autres pays.

C’est clair, après avoir accueilli le cinquantenaire des forces armées, Bamenda prend une tout autre envergure dès aujourd’hui même. Si vous avez connu la ville dans un passé récent, et que vous n’y résidez pas, vous êtes libre d’aller vérifier, mesurer l’ampleur des changements. Attention au dépaysement. La ville a désormais un plus. A elle de le garder.

Alliance NYOBIA