Qui, mieux que des acteurs sociaux pour vulgariser l’information et édifier les populations locales sur des notions telles que la décentralisation ? Un processus de transfert de compétences aux collectivités locales et décentralisées, enclenché en début d’année au Cameroun. Pourtant, selon les experts en la matière, la décentralisation est encore un terme vague et creux pour beaucoup. L’information sur le mouvement n’est toujours pas arrivée dans tout le pays et, en réalité, la plupart des gens ne savent pas de quoi il s’agit, ni même en quoi ça les concerne. D’où la nécessité pour le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), d’élaborer une stratégie de communication devant accompagner ce processus dans son ensemble. Voilà qui explique la tenue depuis hier à Kribi, d’un double séminaire-atelier de renforcement de capacités sur le processus de décentralisation, organisé par le Minatd, à l’intention des acteurs sociaux, notamment des représentants des organisations religieuses, de la société civile et des radios communautaires et locales.
Les travaux d’information en cours à Kribi, ouverts par Pierre Essomba, secrétaire général du Minatd, vont s’étendre sur cinq jours durant lesquels les participants seront édifiés sur les enjeux, l’état d’avancement ainsi que le cadre juridique et institutionnel de la décentralisation ; les compétences transférées aux collectivités territoriales décentralisées pour le compte de l’exercice 2010 ; le financement de la décentralisation à travers le Feicom ; etc.
Selon le SG du Minatd, les assises de Kribi s’inscrivent « dans le cadre global d’une importante série de séminaires entamés l’année dernière et destinés aux différents acteurs de la décentralisation ». Il explique aussi qu’au-delà du gouvernement, des magistrats municipaux et des conseils municipaux, le processus de décentralisation appelle, pour une mise en œuvre réussie, l’implication forte et effective de l’ensemble de la communauté nationale, voire l’ensemble des acteurs sociaux qui, en leur qualité d’animateurs sociaux de base, ont assurément un rôle majeur à jouer. C’est-à-dire : « Faire savoir aux populations en des termes simples et compréhensibles par tous, la nature, l’étendue, la portée et les implications de la décentralisation, avec un point d’honneur sur le mécanisme des transferts de compétences et des ressources transférées par l’Etat aux Communautés urbaines et aux communes ».
Pour les participants venus de diverses localités du pays, cette sollicitude du Minatd arrive à point nommé. « Parce que les populations locales veulent savoir et les radios communautaires n’ont pas toujours de réponses justes. Alors on espère avoir davantage d’éléments sur ce processus afin de mieux éclairer l’opinion », souligne Rose Blanche Kouematchoua, chef de chaîne Radio Flambeau de Bafang.
