La cohabitation entre ces éleveurs et agriculteurs n’est pas du tout pacifique. Les rapports étant parfois conflictuels, les agriculteurs se plaignent régulièrement des troupeaux qui dévastent leurs champs, tandis que les éleveurs s’estiment lésés, évoquant l’amenuisement des pâturages au fil des ans à cause d’une occupation anarchiques des zones cultivables.

L’arrondissement de Tchéboa, situé à une quarantaine de Km de Garoua, connaît en ce moment une paix apparente. Et pourtant, il y a de cela quelques temps encore, des conflits agropastoraux y avaient éclatés, faisant des victimes. Etant les principales activités des populations de cet arrondissement, l’agriculture et l’élevage sont devenus des activités complémentaires pour eux. Cependant, la cohabitation entre ces éleveurs et agriculteurs n’est pas du tout pacifique. Les rapports étant parfois conflictuels, les agriculteurs se plaignent régulièrement des troupeaux qui dévastent leurs champs, tandis que les éleveurs s’estiment lésés, évoquant l’amenuisement des pâturages au fil des ans à cause d’une occupation anarchiques des zones cultivables. Toute chose qui les met à couteaux tirés. Il a fallu à un moment donné l’intervention des autorités administratives pour venir calmer le jeu.

Pour continuer ce dialogue intercommunautaire, le programme diocésain « justice et paix » du Codas Caritas a organisé mardi à Ngong, chef-lieu de l’arrondissement de Tchéboa, une célébration interreligieuse. La cérémonie s’est déroulée devant la cour du Lamidat de Tchéboa, en présence d’un parterre d’invités composés de musulmans, chrétiens catholiques protestants et laïcs. Trois chefs religieux ont assisté à cette célébration, notamment Mgr Antoine Ntalou, archevêque de Garoua, le révérend-pasteur Emmanuel Ousmanou Divagï, président du conseil des églises protestantes du Cameroun pour le Nord (Cepda) et sa majesté Moussa Aboubakary, Lamido de Tchéboa. Durant trois heures, les trois hommes de Dieu se sont succédé devant l’assistance, pour faire passer le message de paix à leurs ouailles. A travers les versets bibliques et coraniques, les uns et les autres ont appelés les populations à plus de dialogue et de compréhension. « J’invite toutes les populations de Tchéboa à vivre ensemble et à travailler communément », à laissé entendre l’archevêque de Garoua. Pour ce chef spirituel de l’Eglise catholique romaine du Nord, ces conflits agropastoraux portent préjudice aux relations humaines, et par ricochet, à l’activité économique de la région. D’où cet autre appel lancé par sa majesté Moussa Aboubakary, à tous les fils et filles de l’arrondissement de Tchéboa, de faire preuve de tolérance dans la cohabitation.

Contribuant à la promotion de la justice sociale et d’une culture de paix au sein des populations vivant dans les zones rurales, le Codas Caritas n’est pas à sa première expérience. Il y a de cela un an environ, une célébration similaire a été organisée à Rey-Bouba, dans le département du Mayo-Rey.