Le viol d’une élève de terminale survenu la semaine dernière vient rallonger la liste des délits enregistrés dans cet établissement de Yaoundé, depuis quelques années.
Peur et effroi au lycée de Mballa II. Une élève de terminale a été violée mardi dernier dans une salle de classe. Selon des informations recueillies auprès des élèves et recoupées au commissariat d’Etoudi, la jeune fille de 20 ans a été surprise par un individu alors qu’elle révisait dans une salle après les cours. Son bourreau, armé d’un couteau, n’aura donc pas eu beaucoup de mal à la museler pour abuser d’elle en toute tranquillité, dans un établissement presque vidé de ses occupants en soirée.
Une semaine après, la frayeur des élèves reste grande. Mais ils semblent y être déjà habitués, car il ne s’agit là que du plus récent délit, quoique plus grave, d’une longue série perpétrés dans cet établissement de Yaoundé VIe. Des élèves disent subir fréquemment des extorsions de leurs effets ainsi que d’autres formes de menaces de la part de faux élèves en tenue. « Ce sont des gars qui habitent derrière le lycée. Ils escaladent les murs et certains viennent même souvent faire cours avec nous en tenue de classe. En soirée, lorsque on étudie, ils nous menacent et il arrive qu’ils prennent tout ce qu’on a », témoigne un élève de la classe de 4e. « Quand ils arrivent, en groupe ou individuellement, ils commence par demander s’il n’y a rien pour eux. Quand tu ne leur donnes rien, ils prennent tes effets par la force ou t’attendent au quartier après les cours », ajoute un autre, de la classe de première.
De sources policières, ces rackets sont aussi le fait de jeunes déçus par l’établissement ou par certains responsables. « Il y a une forme de bordel, un laisser-aller dans cet établissement. On ne peut pas admettre que des gens non régulièrement inscrit se retrouvent en classe. Il y a deux ans nous y avons interpellé ces types d’élèves. Nous avons constaté qu’il s’agit d’élèves renvoyés qui reviennent parce que des responsables leur font aussi des rackets. Ils prennent leur argent et les introduisent illégalement en classe », nous apprend un agent en service au commissariat d’ VIe arrondissement. Mais le lycée du proviseur Tsimi Noah paie aussi le prix de sa proximité avec la gare de Tongolo et le quartier Mballa IV (Manguier, ndlr), réputé pour son taux élevé de criminalité. « Les autorités ont laissé les gens s’installer anarchiquement dans les marécages, ce qui rend difficile l’accès à ces zones », renchérit notre source.
Pour l’heure, le suspect du viol de mardi a d’ores et déjà été formellement identifié, même s’il demeure en fuite.
