"Le Sénégal, fidèle aux exigences de paix et de sécurité qui doivent gouverner les relations entre Etats et estimant que les explications fournies sur cette affaire par la partie iranienne ne sont pas satisfaisantes, a décidé de rappeler en consultation son ambassadeur", indique le ministère.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Monouchehr Mottaki était venu à Dakar, dimanche et lundi, notamment pour porter "un message d'explications des autorités iraniennes sur l'affaire de la cargaison d'armes", selon la même source. M. Mottaki a été limogé abruptement lundi par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui n'a donné aucune explication. Ces dernières années, les présidents sénégalais et iranien, Abdoulaye Wade et Mahmoud Ahmadinejad, avaient resserré les liens diplomatiques et économiques entre leurs deux pays. Depuis 2008, des voitures sont notamment montées à Thiès (70 km de Dakar), dans une usine sénégalo-iranienne dont l'actionnaire majoritaire est le constructeur iranien Iran Khodro. De son côté, le président sénégalais Abdoulaye Wade a à plusieurs reprises affirmé son "soutien à l'Iran" dans le dossier du nucléaire.
Quant à la Gambie dirigée par Yahya Jammeh, elle avait déjà annoncé le 22 novembre la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran. Une source proche de la présidence gambienne avait expliqué que cette rupture était liée à une polémique sur la mystérieuse livraison d'armes de Téhéran vers Banjul, sans autre explication. Le Nigeria avait informé le 12 novembre le Conseil de sécurité de l'ONU de la découverte de cette cargaison illégale d'armes et de munitions dans le port de Lagos. A Téhéran, un député iranien, Alaeddine Boroujerdi, a confirmé que les armes étaient bien destinées à la Gambie, une entreprise iranienne ayant "signé un contrat de vente d'armes voici plusieurs années".
AFP