Une opération de déguerpissement des « sauveteurs » par des agents de la CUY a dégénéré mercredi après-midi.
Autour de 19 h, mercredi au Marché Mokolo à Yaoundé. Des camions de sapeurs pompiers sillonnent les grands axes du marché. La voie principale elle-même étant coupée par l’un de leurs engins. Trois pompiers s’attèlent à régler la circulation, invitant notamment les automobilistes à faire demi-tour, pendant que leurs collègues s’évertuent à éteindre les derniers tas de poubelles incendiés ça et là. L’un d’eux explique que toute l’après-midi durant, ils ont eu du fil à retordre avec de nombreux petits foyers du genre, constitués pour la plupart de planches et sacs plastiques qui reprennent feu assez rapidement. Le long de la chaussée, on voit bien des traces noires laissées par le feu et de petite montée de fumée un peu partout. Le marché en lui-même est déjà fermé et il n’y a presque personne, sauf devant le commissariat de police de la place, où des voix s’élèvent encore.
« On va vendre comment s’ils viennent nous chasser comme ça chaque jour ? Le délégué doit apprendre à nous comprendre », lance un monsieur à un groupe de policiers, qui lui demande de déguerpir les lieux avec sa bande d’acolytes. « Qu’ils viennent encore nous chasser. On va brûler le marché », lance un autre jeune homme tout en courant. Pour cette fin de journée, le commissariat en question grouille de policiers. Il y a là plusieurs commissaires. Mais personne pour expliquer officiellement ce qui s’est passé. En off, l’un des responsables de la police consent à expliquer que « c’est une opération de déguerpissement de la voie publique par des éléments de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) qui a dégénéré parce qu’un groupe de « sauveteurs » a décidé de ne pas quitter les lieux ». Ces commerçants ont ainsi décidé de couper la circulation et dans l’échauffourée avec les agents de la CUY, il y eu des jets de pierres, des casses de comptoirs et des foyers d’incendie allumés un peu partout. L’intervention de la police et des pompiers a permis de ramener le calme autour de 18h. Les meneurs du désordre quant à eux ont été interpellés et séjournent jusque-là dans les cellules de commissariat du 2e arrondissement.
