Malgré les efforts entrepris par le Comité de Facilitation du commerce extérieur (Comité Fal), les délais de passage de marchandises au port de Douala n’ont pas encore atteints les objectifs escomptés : à savoir 7 jours à l’import. Certes, l’objectif de deux jours à l’export, lui, est, déjà été largement été atteint, mais le délai global moyen à l’import tourne toujours autour de 17 jours. Cette situation a amené les responsables du Comité Fal à revoir la procédure de calcul des délais, en tenant compte des meilleurs importateurs, qui ont la surface financière pour pouvoir réaliser rapidement leurs opérations de dédouanement. Ainsi a été créé le B20 ou baromètre des 20 meilleurs importateurs. Mais à l’analyse, le délai moyen de ce B20 fluctue entre 10 et 14 jours.
Selon Joseph Nguene Nteppe, secrétaire technique du Comité Fal, il existe deux facteurs de ralentissement des délais au Pad. Le premier est le scanner. Si le travail physique du scanning s’effectue en moins d’une minute, la signature du rapport nécessite parfois plusieurs minutes et même des heures lorsque le conteneur est déclaré suspect après le scanning (anomalie). Là, il faut dépoter le conteneur pour la visite technique de la marchandise, ce qui grève les délais et les coûts. La configuration du scanner pose aussi problème en ce sens que l’espace où est disposé l’appareil est réduit. Il faudrait le délocaliser pour un site approprié. Le second facteur, ce sont les critères de ciblage indéfinis des marchandises qui doivent passer par le scanner. Sur 100 conteneurs ciblés, 0,5% font l’objet d’un contentieux. La douane a donc intérêt à peaufiner les critères de ciblage des marchandises.
A ces facteurs, s’ajoutent le manque de professionnalisme de plusieurs commissionnaires en douane agréés, le non respect des règles de procédures par certains intervenants portuaires (à l’instar de la cellule du Pad au Guce qui ferme de 12h à 14h pour la pause et à 15h30 pour la journée, alors que le travail doit aller en continue de 6h à 18h). Pourtant, les délais conditionnent les coûts de passage et améliorent la compétitivité et la crédibilité du port de Douala. Pour inverser cette tendance, le Comité Fal mène actuellement un audit des procédures de passage portuaires pour déceler tous les goulots d’étranglement et faire des propositions pertinentes qui pourront prendre la forme de propositions de loi.
