Primo, il y a désaccord entre la Zanu-PF et le MDC sur le calendrier électoral. Le parti du Premier ministre Tsvangirai s'est dit favorable à un scrutin présidentiel l'année prochaine mais ne souhaite des législatives qu'en 2013, faisant valoir qu'il avait déjà remporté ces élections en 2008. Bien plus, Tsvangirai lie la présidentielle à l'adoption au préalable d'une Constitution posant les conditions d'un vote « libre et équitable ». Or, dit-on, l’obstruction de Mugabe et les manques de financement ont retardé le processus constitutionnel.
Enfin, Tsvangirai estime que les conditions pour une élection transparente et démocratique ne seront pas réunies avant 2012. Organiser l’élection plus tôt risquerait donc, selon lui, de plonger le pays dans la crise politique comme en 2008. Comme quoi, le gouvernement d'union nationale n'a, pour l'instant, rien résolu.
Secundo, le président Mugabe ne faiblit pas dans le bras de fer qui l’oppose depuis plusieurs années à certains pays occidentaux. Visiblement courroucé à l’ouverture du congrès de son parti, il a également menacé de saisir des entreprises britanniques et américaines si les sanctions en vigueur depuis 2002 à son égard et envers ses proches n'étaient pas levées par l'Union européenne et les Etats-Unis. « Le temps est venu de nous venger. Une façon d'affirmer notre puissance est d'utiliser la loi d'indigénisation (...) La loi nous donne l'autorité pour saisir. Nous pouvons ordonner de prendre 51% [du capital des entreprises étrangères comme la loi l'autorise, NDLR] et si les sanctions persistent, nous prendrons 100% », a-t-il prévenu. Se dirige-t-on une fois de plus vers une période de conflits et de tensions au Zimbabwe ? Difficile de répondre à cette question. Mais, une chose est sûre. Mugabe, après 30 années passées au pouvoir, n’a pas encore dit son dernier mot.