Organisée bon an mal an depuis 1982 par la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA), la Foire Promo de Yaoundé a connu ses années de gloire. Elle a suscité des vocations et fait tache d’huile. Personne ne peut nier qu’avec la Foire Promo, la Chambre de commerce a essuyé les plâtres d’une activité dont l’économie nationale avait grand besoin, mais dont l’exploitation du vaste champ nécessitait une approche méthodique. L’enthousiasme du début a vite fait d’amputer le diptyque Foire-Promo de son second terme, la dimension foraine et festive l’emportant sur la promotion de l’activité économique. N’a-t-il pas fallu en 2005 remettre de l’ordre dans la pétaudière, voire la foire d’empoigne qu’était devenu le rendez-vous de fin d’année au parc des expositions de Tsinga, en interdisant la restauration et l’alcool ? La CCIMA entendait déjà faire en sorte que la Foire Promo redevienne un événement de promotion économique et culturel d’envergure.
Sans nul doute la CCIMA s’est efforcée jusqu’ici de remplir au mieux celles de ses missions à caractère économique qui concernent notamment l’accompagnement des entreprises et l’organisation des foires et expositions. Force est cependant de constater qu’en cherchant à pallier un manque, elle s’est exposée au risque de mal étreindre en embrassant trop. Le succès évident des autres manifestations promotionnelles ciblant des secteurs d’activités spécifiques montre la voie à suivre. Certes l’ambiance des fêtes de fin d’année et la propension des consommateurs à faire des folies à cette occasion sont propices à de bonnes affaires pour la plupart des opérateurs économiques. Pour autant, plutôt que de chercher à ratisser large, il semble qu’il soit gratifiant de bien s’ajuster par rapport à un créneau précis et à la clientèle qui va avec.
Sous un autre angle, il est aisé d’observer que l’organisation des foires expositions à l’échelon des départements et régions a progressivement réduit l’attrait que la Foire Promo de Yaoundé a pu exercer à ses débuts sur de nombreux opérateurs économiques. Tout comme les consommateurs sont constamment sollicités par les offres plus alléchantes les unes que les autres, à l’occasion de foires expositions de toutes sortes organisées à longueur d’année. En tout état de cause, la CCIMA gagnerait à procéder aux nécessaires ajustements pour continuer d’organiser des manifestations promotionnelles où les entreprises d’ici et d’ailleurs trouvent un intérêt certain à assurer leur visibilité, leur notoriété, et faire des affaires.