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Dossier de la Rédaction

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Livres: les couleurs du harcèlement sexuel à l’université.

Jean Emmanuel Pondi propose un témoignage édifiant sur les rapports entre prof et étudiantes.

Peut-être fallait-il que ce soit justement un enseignant qui parle du harcèlement sexuel en milieu universitaire. Parce que souvent, ce sont les profs qui se rendent coupables de comportements indignes et abaissants à l’endroit des étudiantes. La couverture du dernier ouvrage de Jean Emmanuel Pondi a le mérite d’être explicite et de planter le décor ; où l’on voit une main d’homme sur une cuisse de jeune femme ; étudiante, bien représentée par la mini robe et les livres qu’elle tient. L’image est familière à pratiquement tous ceux qui ont passé du temps dans nos amphithéâtres.

Comment un enseignant analyse-t-il la question ? Voilà tout l’intérêt de cet ouvrage bilingue. Première remarque : l’auteur évite soigneusement la tentation de la solidarité de corps. C’est un regard froid et sans parti pris sur un phénomène qui gangrène le milieu universitaire au Cameroun et ailleurs en Afrique. Quelques cas édifiants en hors-d’œuvre, permettent au lecteur de se fixer. Il s’agit de témoignages de victimes. Une dizaine d’étudiantes ou d’anciennes étudiantes confient leurs tristes expériences. Les histoires sont poignantes, mais leur caractère laconique leur enlève beaucoup. En faisant le choix de la concision, l’auteur sacrifie la dimension anecdotique pour privilégier la réflexion. Normal pour un intellectuel de sa trempe. Sauf que le lecteur avide de détails croustillants reste sur sa faim devant les mésaventures de Flavie N, Perpétue N, Danielle O… Mais ces histoires vécues ont l’avantage de mettre tout de suite dans le bain. Et le témoignage à visage découvert d’un personnage public comme Elise Mballa Meka, ancienne étudiante, comble un peu le vide.

De toute façon, le problème, bien connu, ne relève pas de la fiction, comme le dit si bien Jean-Emmanuel Pondi. Et l’auteur entreprend de chercher un remède. La méthode paraît parfois trop académique, mais bon… L’analyse explore les causes (précarité financière des étudiantes, faiblesse du ratio enseignants-étudiants, nombre croissant de jeunes femmes dans la population estudiantine africaine, démission des parents dans la prise en charge, le rôle des étudiantes elles-mêmes…) ; puis les conséquences (violation des droits de la personne humaine, traumatismes, déperditions). La solution proposée par l’enseignant d’université est une charte d’éthique et de déontologie universitaire. Sorte de texte fédérateur qui imposerait aussi bien aux enseignants, aux étudiants qu’aux personnels administratifs, une nouvelle ligne de conduite. Maîtres-mots : dignité, objectivité, morale au travail, goût de l’effort, courtoisie, intégrité… On veut bien être optimiste.

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