« Le cardinal Christian Tumi ou le courage de la foi » a été dédicacé jeudi dernier à Douala.
Comment construire le Cameroun ? Pour Guy Ernest Sanga, auteur de « Le cardinal Christian Tumi ou le courage de la foi », le prélat, à travers son parcours semble avoir en grande partie répondu à la question. « Je me suis rendu compte qu’il y avait peu d’écrits sur les cardinaux africains. Les rares qui existent font la part belle aux polémiques, avec peu d’aspects spirituels ou sur leur vie pastorale. Or, ils ont un parcours original. Il s’agit d’un moyen d’interroger la mémoire vivante de notre histoire », déclare Guy Ernest Sanga. L’ouvrage offre « quelque chose de comparable à une biographie » de Christian Tumi.
Le cardinal y donne son opinion sur des questions brûlantes ayant animé la vie nationale au plan politique, économique, la controverse du bâtiment du Pmuc à Douala… « Son courage est impressionnant (…) Au contact de Christian Tumi, il se dégage quatre lignes de force de sa vie sacerdotale : la centralité de Jésus au cœur de l’action, l’unicité de son rapport à Dieu, la radicalité observée par lui-même et demandée avec une paternelle insistance aux religieux et laïcs à suivre le Christ, in fine son attachement à l’identité de Jésus », déclare Guy Ernest Sanga.
L’ouvrage brille par les détails sur la vie du cardinal, comme sa lignée avec le peuple bamoun. « Moi-même je ne le savais pas, avoue le prélat. Donc je suis « Foumbanais » (…) Il faut croire que j’ai les traits de ce peuple, car déjà à l’époque, le président Ahidjo lors de l’une de nos rencontres m’avait demandé si j’étais de Foumban », confie Christian Tumi. Certes, l’on peut reprocher à l’auteur un certain manque de rigueur. Le livre est truffé de coquilles, attribuées à l’imprimeur et aux contraintes de temps liées à la période de pointe que constitue la rentrée littéraire en Europe. « Avant même que j’ouvre le livre quand j’ai reçu un exemplaire, l’éditeur m’avait déjà fait parvenir une lettre d’excuses », dit Guy Ernest Sanga.
Cependant, « Le cardinal Tumi ou le courage de la foi » est une belle contribution à la compréhension de l’archevêque émérite. « Il a répondu aux attentes du pays, et notamment de la jeunesse qui a tant besoin de références. Car Christian Tumi est la synthèse de la compréhension nationale et un citoyen exemplaire », pense Jean-Baptiste Sipa, journaliste. Guy Ernest Sanga, 40 ans, a étudié chez les Jésuites de la Grégorienne de Rome, puis chez les Bénédictins de Saint-Anselme de Rome où il s’est spécialisé en philosophie mystique. Pendant deux ans, il a travaillé à la représentation diplomatique du Saint-Siège auprès des Nations Unies et de l’Omc à Genève. Il est, par ailleurs, l’auteur de « Diplomatie et diplomate », un essai en relations internationales.
