« Croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun. » Le moins que le lecteur puisse constater, c’est que Etienne Modeste Assiga Ateba s’attaque à des notions que l’actualité et les discours politiques gardent bien présentes dans nos esprits depuis quelques années déjà. En effet, la pauvreté, plus précisément la lutte contre celle-ci, apparaît comme une préoccupation obsédante des pouvoirs publics. Tout comme la quête perpétuelle d’une croissance voulue toujours plus forte. L’observateur ne s’étonnera pas du rapprochement des deux termes dans un titre d’ouvrage – pas plus qu’il ne s’étonnerait d’entendre parler de moustiquaire imprégnée lors d’un propos sur le paludisme…
L’auteur, agrégé de sciences économiques, ancien chef du département d’économie publique à la faculté des sciences économiques et de gestion appliquée de l’université de Douala, évolue en terrain connu. Le lecteur s’aventurant dans ce livre d’environ 180 pages s’en apercevra, au vu de la matière proposée. D’abord, cette pauvreté dont nous entendons tant parler, comment la définir ? L’ouvrage nous apprend que les populations camerounaises perçoivent la pauvreté « comme relevant d’un état de dénuement matériel caractérisé par l’insuffisance de ressources susceptibles de satisfaire les besoins essentiels d’une part, et l’indisponibilité de services d’infrastructures ou alors une grande difficulté d’accès à ces derniers d’autre part. »
Comme plat de résistance, Assiga Ateba propose six chapitres, partant de l’analyse des caractéristiques de la pauvreté monétaire au Cameroun à l’exploration des politiques alternatives à l’aide extérieure associée aux remises de dette. Dans son essai, au demeurant fort documenté, l’auteur se penche aussi sur la pauvreté non monétaire, analyse les déterminants de la pauvreté et procède à une évaluation de l’impact des politiques économiques mises en œuvre depuis plusieurs décennies en vue d’éradiquer la pauvreté non monétaire…
Le lecteur sera sans doute heureux de trouver, en fin de parcours, des propositions pour éradiquer le mal. Exemple, des politiques de dépenses publiques permettant d’améliorer la qualité de l’offre de services sociaux en vue d’en faciliter le plus possible l’accès aux couches défavorisées. Mais aussi de développer des infrastructures de communication, énergétiques, d’adduction d’eau, scolaires et hospitalières. Pour le préfacier, Bruno Bekolo Ebe, le livre apporte une « réflexion particulièrement riche et féconde ». Et pour vous ?
