« Que la naissance de Jésus Christ soit une occasion pour penser à tous ces enfants que l’irresponsabilité et la méchanceté empêchent de voir le jour ! Aussi, prions pour les femmes dont la maternité n’est pas une bénédiction, à cause du viol ou de l’abandon. » L’archevêque de Yaoundé n’avait pas le ton tendre, samedi dernier à la cathédrale Notre-Dame-Des-Victoires, lors de la messe de la Nativité. C’était jour de fête et jour de joie, parce que le sauveur du monde est né. Le fils de Dieu s’est fait homme pour le salut de l’humanité. Pourtant, le long de son homélie, Mgr Victor Tonye Bakot a eu la dent dure contre la société qui, selon lui, « n’a plus aucun respect pour la vie humaine ». Il rappelle ainsi qu’au début du temps de l’Avent, « le pape Benoît XVI a invité tous les chrétiens du monde à prier pour la vie naissante. Parce qu’il sait combien cette vie est menacée et détruite. Et nous savons aussi qu’aujourd’hui, il y a beaucoup d’avortements, l’euthanasie est très pratiquée, le suicide aussi. » L’archevêque affirme alors que « l’église s’insurge contre tous ces crimes et appelle au respect du plus grand don de Dieu, qui est la vie ».
« Comprendre le sens et l’importance de la vie ». C’est en ces termes que Mgr Victor Tonye Bakot a résumé son message de la Nativité. Une homélie qui aura duré près d’une demi-heure. Dans sa plus belle parure, la cathédrale de Yaoundé avait fait le plein d’œuf ce samedi. A ce beau monde, l’archevêque de Yaoundé explique que « la loi divine comme la loi naturelle excluent tout droit de tuer. L’église ne reconnaît à personne le droit de disposer de la vie d’autrui. Personne, pas même le père et la mère ne doit se substituer à l’enfant, fût-il à l’état embryonnaire pour choisir en son nom la vie ou la mort. » Encore que parmi les dix commandements de Dieu il est écrit : « Tu ne tueras point! »
Pour ce Noël, Mgr Victor Tonyé Bakot a donc invité les femmes à ne plus céder à la pression, parce que « d’une façon ou d’une autre, porter la vie est une bénédiction ». Il demande aux hommes d’arrêter de rejeter la faute sur l’autre, en disant comme toujours, « c’est la femme qui m’a donné le fruit défendu, c’est elle qui m’a induit en erreur ». A toute la société, il appelle au respect de la vie naissante. « Face à l’avortement et au suicide, nous sommes tous responsables. L’heure est à l’engagement, pour que les plus faibles, comme le Christ né à Noël, soient aimés et protégés ». Un message profond, à méditer !
