La belle opération vient donc de démarrer à Kribi : les indemnisations des populations expropriées dans le cadre du projet du port en eau profonde sur lequel pesaient tous les scepticismes mordants. L’Etat du Cameroun vient donc comme sur d’autres projets similaires d’honorer ses engagements. Pour cette première phase, une centaine de bénéficiaires officiels vont se partager quatre mille millions de CFA ! Comme on dit au village ! Ils sont en haut ces frères ! Et les hauteurs malheureusement pour ceux qui n’y sont pas habitués installent un vertige sans limite si on n’y prend garde. Et c’est bien de la dégradation parfois accélérée des rapports jusque là harmonieux entre certains membres de communautés, de groupements ou simplement de familles qu’il faut se méfier à la faveur de la grande « ivresse » introduite par cette manne financière qui tombe sur certains n’ayant jamais jusqu’ici vu autant d’argent ! Autant l’eau, même douce, doit encore être décontaminée, autant de fortes somme d’argent appartenant parfois à des collectivités ayant dans le cadre de la simplification des procédures, désigné « un représentant légal » doivent être réparties aux vrais bénéficiaires avec un haut sens de l’équité. Il y a en effet autour de l’argent de nombreux comportements toxiques qu’il faut soigner. Des écarts qui font souvent dire aux mauvais gestionnaires ou aux égoïstes notoires que l’Etat n’a jamais rien versé ! Renvoyant du même coup aux revendications stériles de pauvres gens à qui l’Eta ne doit malheureusement plus rien ! Entre les « représentants » qui ont peur de perdre les plus gros morceaux, les moyens frileux, les plus malheureux qui n'ont plus envie de se battre il ne restera plus que les sombres tableaux de la cupidité et des éternels regrets.

Serait-il si malsain d’aider les plus faibles à mieux comprendre la situation en rendant publics les clés de répartition des indemnisations pour plus de clarté et de traçabilité de l’action publique sur de telles opérations d’envergure ? Sur l’opération de Kribi on pourrait clairement donner les procédures et les montants des primes en fonction des types d’indemnisation (maison, terrain, champs etc) ; publier la liste des bénéficiaires et les montants associés pour que « l’oncle » ne détienne plus tout seul comme un secret des dieux la science infuse du montant réel de l’indemnisation perçue au lieu de celle déclarée bien souvent en deçà de la vérité. Une vérité tronquée qui dégrade toujours l’image de l’Etat.