Reconnu deux fois consécutivement pour sa propreté, ce quartier de Douala 3e a construit sa réussite autour de l’implication des populations.
Dès que le visiteur entre arrive à la Cité des enseignants à Douala 3e, il est frappé par la propreté des rues. Des panneaux situés aux entrées principales lancent un appel civique aux populations : « Soyez propres », indiquent-ils en substance. Difficile dans ces conditions de l’ignorer. « J’ai eu toute les peines du monde à trouver un endroit pour soulager ma vessie, tellement c’était propre », confie un passant. Dans l’une des rues principales, un enfant suspend momentanément sa partie de football avec ses camarades pour ramasser une bouteille que vient d’écraser une voiture, pour la jeter à la poubelle.
« Nous misons sur l’implication de toutes les populations car sans elles, nous ne pouvons rien faire. De même, les relations que nous entretenons sont familiales, et non de chef à sujet, ce qui facilite l’assimilation du message. Et puis nous n’attendons pas le lancement du concours du quartier le plus propre pour parler de propreté. Nous commençons bien avant. Lors des journées de nettoyage, les jeunes qui s’en occupent sont motivés tous les jours avec au moins de quoi manger. Une partie des gains du concours sont généralement redistribués à tout le monde, pour permettre à chaque famille d’avoir au moins un kilo de poisson symboliquement », explique Jean Claude Meyong Bizole, le chef du quartier. Autre fait marquant, quasiment toutes les maisons à la Cité des enseignants sont peintes en blanc. « En général, la mairie de Douala 3e met à disposition des chefs de quartier de la chaux. Chez nous, on s’en sert pour embellir le quartier », nous apprend-on.
Au four et au moulin le chef du quartier s’est investi pour l’électrification et l’aménagement d’espaces verts. « On agressait beaucoup les gens. Maintenant, ça participe à l’embellissement du paysage. Actuellement, nous sommes en train de construire un pont sur la rivière Manuke pour relier la Cité des enseignants à Ndogbati. Le délégué du gouvernement nous a promis de bitumer la route principale si nous réalisons ce pont », déclare Jean Claude Meyong Bizole. De quoi rendre encore plus salubre ce quartier qui pourtant, n’était classé qu’en 8è position de la commune de Douala 3è lors de la première édition du concours du quartier le plus salubre lancé par la Communauté urbaine de Douala en 2008. Très rapidement, la Cité des enseignants va rattraper on retard pour s’adjuger le titre suprême les deux années suivantes. Une position que le quartier compte bien conserver pendant longtemps encore. Créé dans les années 50 pour regrouper les enseignants et les rapprocher des écoles, la Cité des enseignants compte aujourd’hui environ 3.000 habitants.
