Le camp Gbagbo a appelé mercredi ses partisans à vider le QG d’Allassane Ouattara « les mains nues ».
Alors que la médiation de la Cedeao dans la crise ivoirienne se poursuit, le camp Gbagbo a déclaré vouloir assaillir le QG d’Alassane Ouattara. Charles Blé Goudé, ministre de la jeunesse et leader des Jeunes Patriotes a appelé les jeunes à aller avec lui libérer le Golf Hôtel les mains nues au-delà du 1er janvier prochain. Il avait pourtant accepté lundi de reporter un vaste rassemblement des partisans de Laurent Gbagbo initialement prévu mercredi, pour favoriser la diplomatie. Ce changement de ton intervient alors que le mot d’ordre de grève générale lancé par Allassane Ouattara est fortement suivie à Yamoussoukro. La capitale politique du pays était « ville morte » mercredi. Le président reconnu par la communauté internationale dénonce des « appels à la haine » contre lui et dit craindre un "génocide" en Côte d'Ivoire. En début de semaine, il avait demandé à tous les fonctionnaires du pays de choisir leur camp, menaçant de sanctions ceux qui choisissent de suivre son rival.
Les émissaires de la Cedeao avaient déclaré après leur visite que les deux paries étaient disposés à résoudre le problème par voie diplomatique. Malgré le recul de la menace militaire de la communauté internationale, le climat se charge de tension entre les deux parties rivales. Les partisans n’hésitent pas à s’impliquer, même par delà les frontières. C’est le cas au Mali où une quarantaine de jeunes Ivoiriens pro-Ouattara occupaient l'ambassade ivoirienne pour « exiger le départ » de Laurent Gbagbo. À Bruxelles, une cinquantaine de partisans de Ouattara se sont réunis devant l'ambassade de Côte d'Ivoire pour réclamer le départ de l'ambassadrice pro-Gbagbo, idem en France où les diplomates nommés par Gbagbo ont depuis été délogés. En côte d’Ivoire, on assiste à l’escalade des violences commises par les populations sur les casques bleus. L’ambassadeur à l’Onu de Ouattara, Youssouf Bamba, a attiré l’attention hier sur le risque de génocide dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. "Nous sommes à deux doigts d'un génocide, il faut faire quelque chose", a-t-il dit.
De son côté, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a lancé hier un appel d’urgence de 1,06 million d'euros pour renforcer ses programmes d'assistance aux milliers de réfugiés fuyant la Côte d'Ivoire. Ces fonds permettront d'aider les Sociétés nationales de la Croix-Rouge du Burkina Faso, de la Guinée, du Ghana, du Liberia et du Mali, explique la Fédération dans un communiqué. Mardi, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait indiqué que quelque 19. 120 Ivoiriens ont fui au Liberia pour échapper aux violences post-électorales.
