Des commerçants installent leurs comptoirs aux alentours de la foire, et offrent une prolongation aux visiteurs.
Ils piquent presque la vedette à la vraie foire. Des commerçants installés à l’extérieur de l’enceinte de Yaoundé en fête n’ont pas vraiment de quoi se plaindre. Les visiteurs de Ya-Fe avant ou après un tour entre les comptoirs « réglementaires », font un arrêt dans les deux petits marchés attenants, créés sur l’esplanade supplantant le site de Ya-Fe et de l’autre côté du Boulevard du 20 mai. Dans ces marchés, les vendeuses de poisson braisé sont les plus en vue. Sous un parasoleil, à l’abri dans un hangar de fortune ou à l’air libre, elles réalisent de bonnes affaires. En général, leurs commerces servent d’aire de repos aux visiteurs fatigués de passer de longues heures d’attente dans les files d’accès sur le site.
Près de la route, des amis se désaltèrent, pendant que leur commande est passée au feu par Henriette T., une des vendeuses de poisson et de poulet braisés de l’autre Ya-Fe. Pour les jeunes gens, le service est encore meilleur dehors. « On vient manger ici parce que le poisson est mieux fait qu’à l’intérieur. Et en plus ça prend moins de temps, puisque l’enceinte de la foire est souvent pleine. Nous nous réfugions ici », justifie une jeune dame. Mais comme à l’intérieur, l’emplacement des commerces a un prix. « Si on veut une place, il faut négocier avec les laveurs de voiture et les jardiniers qui travaillent là en général. Le prix de la place dépend de tes relations, mais on paye le plus souvent 10.000 F », explique la commerçante. D’autres payent uniquement la surveillance des chaises et des tables, et se livrent sans gêne à leur commerce.
Seulement, ces petits arrangements ne sont pas réglementaires. C’est ce que rappelle Jean-Louis Palla, délégué général de Ya-Fe : « Ils n’ont reçu ni l’agrément de l’organisation, ni celui de la Communauté urbaine de Yaoundé. Cependant, ils ne subissent aucune pression de notre part, car ces marchés extérieurs participent du dynamisme de la ville. » L’autre Ya-Fe, ce n’est pas que du poisson braisé. Des vendeurs de toute sorte ont pris possession des alentours. Les visiteurs peuvent même monter à cheval, boire du « bili bili », s’acheter des gadgets souvent retrouvés à l’intérieur, et à des prix pas si différents. La nuit tombée, des vendeurs ambulants de soya et d’autres produits investissent la route, gênant la circulation sur le Boulevard. Des visiteurs ont pris d’assaut le rond-point de l’Hôtel Hilton et la poste centrale. On s’y prend en photo, histoire de garder un bon souvenir de Ya-Fe.
