La demande est en croissance selon les vendeurs qui approvisionnent notamment les travailleurs urbains.
Modeste Kouam a lancé une petite affaire de distribution d’eau en sachet à Yaoundé. Depuis la résidence familiale de Ngoa-Ekellé, il parcourt la ville avec un tricycle à moteur bleu qu’il a acheté il y a deux mois seulement. « Je prévoyais le retour de la saison sèche qui coïncide avec un pic de croissance de la demande notamment chez les taxis et d’autres automobilistes», explique ce commerçant. Pour quadriller la ville, il dispose d’un réseau personnel de revendeuses : opératrices de « call boxes », vendeuses de cigarettes, de bonbons ou de fruits en bordure de route. Dans les petites épiceries, l’eau en sachet se vend également bien. « Il s’agit-là, selon M. Kouam, du filon qui sert ceux qui veulent une eau propre mais ne peuvent accéder à une bouteille d’eu minérale. »
En dehors des vendeuses fixées en divers lieux, d’autres vendeurs sont munis de petits véhicules à deux roues qu’ils poussent à travers les rues de la cité. Aoudou vend aussi ses petits sachets d’eau aux taxis. « Il y a également les gens qui viennent faire leurs courses en ville et qui ont soif. Quand j’ai parcouru le centre ville notamment alentour de l’avenue Kennedy, de l’ancien siège de la Camair, je me rends au marché du Mfoundi ou à Mokolo. On y vend beaucoup », assure-t-il.
Vendeur au détail, Aoudou ne peut pas faire face aux demandes importantes comme Modeste Kouam en reçoit souvent dans ses activités car lui se classe dans la catégorie des vendeurs en demi-gros. « A l’assemblée des ressortissants de mon village, je suis contacté par des personnes qui vont organiser des funérailles lorsque arrive la saison. Là-bas, l’approvisionnement en eau n’est pas sûr et l’afflux de visiteurs dans un village crée immédiatement la pénurie. Ajoutez à cela que les citadins ne peuvent pas accepter de boire à une source d’eau. Dès janvier, je vais m’y mettre d’ailleurs. Je prends de grandes quantités que je remets à la gare routière en direction de l’Ouest ou alors je livre les sachets à la maison. Un jour peut-être, il va falloir les livrer sur place au village », prévoit ce commerçant.
