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Dossier de la Rédaction

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L’émergence, entre tribulations et détermination

Peu de Camerounais ont dérogé à la tradition. Au milieu du rituel festif organisé pour saluer l’année nouvelle, s’arrêter, souvent en groupes, pour sacrifier à un autre rite : l’écoute du message du chef de l’Etat à la nation. Dans les foyers et même dans les bars enfiévrés, le temps a suspendu son vol et le président de la République s’est invité chez tous, le temps d’un discours.

Il faut dire que celui-ci était particulièrement attendu. D’aussi loin que les Camerounais se souviennent, jamais année ne fut si porteuse d’espoir ni si riche en événements et péripéties, ni si fertile en annonces de grands projets, creusant par le fait même l’impatience et les envies d’une population confiante dans les atouts du Cameroun et dans le leadership de son président, mais anxieuse d’en vivre les retombées concrètes.

Le propos du chef de l’Etat ne paraissait pas, dans ce contexte de grandes attentes, aller de soi, car malgré la multiplication de signaux positifs, la relance de l’économie camerounaise n’avait pas, en cette année 2010, atteint sa vitesse de croisière. Qu’allait-il donc pouvoir en dire ? L’on se rappelait encore dans ses messages précédents, le ton cassant et excédé qu’il avait adopté face aux fonctionnaires coupables d’inertie, contempteurs de la croissance économique, ou face aux prédateurs de la fortune publique à qui il avait annoncé qu’ils devraient bientôt « rendre gorge ».

Une autre question surgissait : le décollage du Cameroun, si bien préparé et annoncé, subissait pour la seconde année consécutive un ralentissement forcé, du fait de la crise internationale et des performances économiques. Notre marche vers l’émergence était-elle compromise ? Loin de ces supputations, c’est dans un flegme très britannique que le chef de l’Etat a déroulé son adresse : bilan sans complaisance de l’année politique, économique et sociale ; perspectives et orientations de l’année 2011, grandes annonces sociales en guise de cadeaux de fin d’année, et enfin exhortation du gouvernement et des acteurs publics de premier plan à prendre le taureau par les cornes.

Dans cette approche, on peut relever deux faits majeurs :

Primo : la tonalité générale du message est à l’optimisme. En d’autres termes, du point de vue présidentiel, 2010 ne fut pas l’annus horribilis qu’on pourrait croire à première vue. Des succès notoires l’ont parcourue : l’organisation du cinquantenaire de notre indépendance et le magistral Africa 21, le renouveau diplomatique, la capacité de l’Etat à mobiliser l’épargne nationale et internationale à hauteur de 200 milliards en tout juste deux semaines, signal fort de la confiance et de la crédibilité étatiques restaurées. Et surtout, le démarrage de certains grands projets structurants.

Nul ne le sait mieux que les hommes d’Etat : un chef est d’abord un montreur et un vendeur d’espérance, il faut donc valoriser les acquis. Ce que le président a fait. Cependant, c’est dans un souci louable d’objectivité qu’il a jugé mitigées les performances de notre économie, où le contexte international, certes très défavorable, ne justifie pas toutes les promesses non tenues.

Secundo : la détermination du président Biya à conduire le Cameroun vers les rivages de la prospérité est réaffirmée ici et apparaît même intacte, en dépit des vents contraires qui ont pour noms crise économique mondiale, inertie ou légèreté dans le suivi des grands projets, corruption. A cet égard, on a vu le président particulièrement contrarié, à l’évocation de la sous-consommation des crédits d’investissement publics, phénomène qu’il juge incompréhensible au regard du chantier monstrueux de la lutte contre la pauvreté. De même, sa fermeté au sujet de la corruption qui gangrène les marchés publics, et des « dérives » qui ont compromis l’exécution idoine du projet du logement social, ne laisse aucun doute sur sa volonté d’éradiquer l’hydre de la corruption, pour construire le Cameroun émergent. La force des mots choisis, « toujours elle, sans cesse renaissante », « traquer sans pitié », « dérives », indique d’ailleurs que pour le père des Grandes Ambitions, l’heure n’est plus aux exhortations à la moralisation, mais que le combat contre la corruption, dans une alternative radicale, s’est trouvé des armes à la mesure de la menace, à travers les instances de contrôle et de justice ; des armes qui parleront encore…

En rappelant que malgré les obstacles, le cap reste fermement maintenu, en réaffirmant sa propre détermination et son engagement à lever tous ces obstacles, le chef de l’Etat remobilise en réalité les Camerounais pour le grand projet national de développement qui doit faire du Cameroun un pays émergent dans quelques années. Le soutien attendu des Camerounais consiste dès lors en une attitude active et positive ; il s’agit de se mettre au travail résolument, chacun comme un acteur incontournable de la réalisation de ce rêve collectif. Embarqués, tous sans exception, dans le train de l’action. A l’image de ce qu’écrivait Denis de Rougemont, essayiste suisse, dans un ouvrage intitulé fort à propos « L’avenir est notre affaire » : « La décadence d’une société commence quand le citoyen se demande “Que va-t-il arriver ?” au lieu de se demander : “Que puis-je faire ?” »

Il reste à nous convaincre, avec le président Biya, qu’entre tribulations et détermination, l’avenir est en marche, et l’émergence en construction.

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