Ruines et gravats, encombrés par des restes de ripailles et autres débris divers ! C’est le visage de gueule de bois que présentait hier le boulevard du 20 mai, site de la foire.Ya-Fe à Yaoundé. Le tout rythmé par les coups de marteau, d’arrache-clous et de burins des ouvriers, qui finissaient de déguerpir du site qui, pendant deux semaines, a accueilli la manifestation annuelle. En ce jour-bilan, le concert qu’offrent les ouvriers frénétiques est dominé par différents sons de cloche quelque peu dissonants des exposants. Entre ceux qui disent avoir trouvé leur compte et les moins bien satisfaits, il y a tout de même certains points d’accord, notamment sur la régression de l’affluence, la nécessité d’innover, etc.
Didier Mengoua, maître de salle de l’un des deux plus grands restaurants de la manifestation ne fait pas la fine bouche sur le côté lucratif des deux dernières semaines. C’est vrai, selon lui, qu’il y a eu une petite régression des recettes par rapport aux années précédentes, mais il faut se faire une raison. La concurrence est de plus en plus vive dans le domaine de la gastronomie, qui par ailleurs est celui qui, d’avis consensuel, marche le mieux à Ya-Fe. C’est avec une égale bonne humeur que le responsable de stand d’une société de transfert d’argent apprécie la participation de son entreprise à la manifestation. Les deux dernières semaines lui ont permis d’engranger de nouvelles souscriptions. Bien plus, les produits en cours de promotion semblent avoir trouvé un écho favorable auprès du public.
La jeune assistante d’une promotrice de produits électroménagers est loin de partager cet enthousiasme. Les méventes que son établissement a enregistrées au cours de l’édition 2010, à son avis, sont dues à la régression de l’affluence populaire. Elle-même conséquente à l’installation d’une certaine routine, depuis 2007 que la foire existe. Selon elle, il est grand temps d’y apporter quelques innovations ; le but étant de stimuler un nouvel engouement du public. Un avis que partagent la plupart des exposants rencontrés hier. Tout à côté, il y en a au moins un qui ne manque pas d’idées. Alors que des ouvriers démontaient l’arrière de son stand, il continuait de vendre, à grand renfort d’affiches « Soldes ». A 300 francs, des jeunes femmes s’arrachaient hier encore de petites lingeries, en dernier marché.
