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Dossier de la Rédaction

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Fêter, voter, espérer

Alors que l’année 2011 prend lentement ses marques, les chroniqueurs doivent s’adonner pour leurs lecteurs à l’un de leurs jeux favoris : le bilan et les perspectives de la période. Il est curieux de constater combien, parfois, l’exercice s’apparente à un simple jeu de cartes : forte croissance économique ? prospérité ? crises sociales ou politiques ? stagnation ? Il est souvent malaisé de s’aventurer à des prédictions ou des supputations, malgré tous les paramètres objectifs dont le journaliste dispose, parce qu’aucune projection n’est à l’abri d’un évènement isolé mais potentiellement déstabilisateur, d’un revirement brutal de fortune. Ou d’une catastrophe naturelle.

Tenez, à la veille de l’année 2010, nous avions parié sur une reprise économique soutenue, persuadée de la résilience de l’économie camerounaise au lendemain de la crise financière internationale, et de l’entrée en phase active des grands projets énergétiques, infrastructurels et miniers. La réalité fut plus nuancée. Les effets décalés de la crise, comme l’explique le premier Camerounais en personne, ont gravement déséquilibré la balance commerciale, alors que des pesanteurs humaines et procédurières ont imprimé un rythme plus lent que prévu au train de réformes et de projets qui devaient soutenir la croissance et l’emploi.

En 2011, les choses pourraient paraître plus simples, mais le sont-elles vraiment ? Des élections doivent être organisées, et théoriquement, tout est en place pour un nouveau cycle de croissance économique : la confiance des investisseurs nationaux et internationaux ; le ballet incessant des patrons des multinationales des secteurs agricole, minier, et des BTP, de même que l’engagement concret des bailleurs de fonds traditionnels, à l’un ou l’autre de nos grands projets ; le volontarisme des banques, découvertes récemment dans un rôle de copilotes de l’emprunt obligataire national ; le sérieux et l’intérêt de nos projets ; l’hypothèque énergétique en passe d’être levée, etc.

Certes, ce n’est pas tout : les questions non moins cruciales de la qualité des ressources humaines, d’une administration tatillonne, ou de la corruption, demeurent préoccupantes. Mais il faut être aveugle, ou de mauvaise foi, pour ignorer, en ce qui concerne la corruption, l’arsenal administratif et judiciaire mis en place à la fois pour le contrôle et la dissuasion, de même que les actes uniques et courageux posés par la justice camerounaise en guise de répression, quels que fussent d’ailleurs le rang et la qualité des prévenus.

Comment ne pas souligner encore pour justifier notre optimisme, l’implication personnelle du Président de la République, qui n’hésite pas à aller au charbon, pour rectifier, accélérer, invalider, sanctionner, et coordonner tout simplement ?

L’actualité régionale récente nous oblige tout de même à humer aussi l’air du temps pour sonder le climat sociopolitique, les affaires ne prospérant pas dans l’instabilité. Il nous semble que là aussi les jalons d’une paix future et durable sont posés, qu’il s’agisse de l’esprit d’ouverture qui a présidé à la mise en place d’Elections Cameroon (ELECAM), organe indépendant chargé d’organiser les élections, ou qu’il s’agisse du dialogue politique entre les diverses composantes de la société : jeunes, société civile, opposition, etc. La rencontre Biya-Fru Ndi, saluée en son temps à juste titre, participe également de cette volonté de dialogue et d’apaisement.

Quant aux jeunes, il est clair que leurs nombreuses et pressantes attentes, notamment en ce qui concerne l’emploi, sont une véritable épine au pied du gouvernement. Mais la satisfaction de ces attentes étant subordonnée à l’avènement d’une croissance économique forte, ils doivent intégrer que la bataille de l’économie est en réalité une bataille pour l’emploi, une bataille de longue haleine, une bataille pour eux. Néanmoins, on ne le dira jamais assez, c’est dans le développement agricole qu’il faudra investir le plus, car il y a là un gisement d’emplois presque à l’infini, où les jeunes peuvent se forger une place au soleil, pour peu qu’ils aient de l’endurance et un environnement favorable.

Voilà toutes les raisons qui expliquent que 2011, tout en étant une année éminemment politique, pour cause de cinquantenaire de la Réunification, d’élections présidentielles et probablement sénatoriales, soit d’abord et avant tout l’année de l’économie. Comme par hasard – mais qu’y a-t-il vraiment de hasardeux dans cette conjonction ? – l’année s’ouvre d’ailleurs par le Comice agro-pastoral d’Ebolawa, la grande fête du monde rural destinée à montrer que nous avançons dans la voie de la modernisation agricole, grâce aux efforts des paysans, des chercheurs, et des partenaires divers. L’agriculture et l’économie, on ne pouvait pas mieux commencer !

Au total, on peut dans un effort de synthèse et de schématisation, camper l’année dans ce triptyque : fêter (le comice et le cinquantenaire de la Réunification), voter (comme de bons citoyens) et espérer (le mieux-être et le redémarrage de l’économie). Un programme que Dame Hasard ne risque pas de perturber… de beaucoup.

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