Les princes de l’Eglise catholique sont en conclave depuis hier à Garoua. Le 34e séminaire annuel des évêques est entré dans sa phase active au Centre Jean Paul II. A la faveur de la cérémonie d’ouverture, les archevêques et les évêques du Cameroun ont eu droit au message de paix des autorités locales. Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Garoua, Ahmadou Elhadji Bouba, et l’archevêque de Garoua, Mgr Antoine Ntalou, ont adressé, respectivement, le salut cordial des populations et des chrétiens au président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC). Mgr Joseph Atanga a donc normalement donné les grandes lignes de ce regroupement : sortir la conférence épiscopale nationale du Cameroun de la précarité.
Si l’an dernier, à Bamenda, l’épiscopat camerounais a exploré les voies à même d’améliorer la formation des candidats au sacerdoce, il ressort du discours d’ouverture de l’archevêque de Bertoua que les évêques du Cameroun doivent jeter les bases d’une auto-prise en charge des structures de leur conférence. Jusqu’ici, elles sont encore « à la merci des bailleurs de fonds qui ne sont pas toujours au fait de nos priorités et préoccupations », a précisé le prélat. Le séminaire de Garoua donne ainsi l’occasion aux autorités de l’Eglise catholique qui est au Cameroun de penser un nouvel environnement économique pour leurs différents diocèses. Et on peut comprendre ces interrogations autour de la mission des serviteurs de l’Eglise. « Le prêtre est au service du peuple de Dieu qui doit s’occuper de lui. Mais que faisons-nous des moyens mis à notre disposition par le peuple de Dieu ? Intendants des mystères de Dieu, nous devons aussi être de bons intendants des biens temporels », a poursuivi Mgr Joseph Atanga.
Tout au long de la semaine, les dignitaires de l’Eglise catholique débattront de cette question, loin des regards de la presse. Mais le huis clos permettra à coup sûr d’avoir une réaction aux interventions du secrétaire général de la conférence épiscopale, Mgr Joseph Akonga Essomba. Il lui a été demandé de parler de quelques expériences d’autonomie des conférences épiscopales en Afrique. En effet, il apparaît que plusieurs pays africains ont déjà réussi à mettre sur pied des structures qui fonctionnent. En dehors de ces modèles qui viennent d’ailleurs, la situation globale des finances doit être brossée par le SG. Une telle initiative permettra à chaque évêque d’avoir une meilleure connaissance de la maison commune. A Garoua, il a par ailleurs été demandé à chaque service de la conférence épiscopale de présenter ses missions, mais aussi à accompagner cette présentation des propositions concrètes pour plus d’autonomie. Les évêques veulent désormais travailler en bons gestionnaires pour un meilleur encadrement du peuple de Dieu.
