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Dossier de la Rédaction

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Un drôle de contrôle au Marché de porcs de Yaoundé

Les méthodes de certains agents sur le terrain laissent perplexes clients et commerçants.

Mme Ngono est repartie fâchée avec ses quartiers de porc tout frais. Samedi, au marché de Mvog-Ada à Yaoundé, elle avait fini de s’approvisionner quand à la sortie des enclos où se vendent caprins et porcins, elle a été interpellée par deux infirmiers vétérinaires. Une petite discussion sur la qualité du contrôle s’est alors ouverte. Pourquoi les vétérinaires n’étaient-ils pas là à l’abattage de la bête ? « Vous ne nous avez pas vus, mais nous étions là », explique l’un d’eux qui n’a pourtant pas bougé. Et le prix de la prestation? 500 F, payés sans reçu sur un billet de 1000 F, dont la cliente empoche le reliquat en maugréant : « C’est cela que vous appelez contrôle ? » L’inspection s’est en effet limitée à l’ouverture du sac qui contenait la viande et à un bref coup d’œil, certifiés par une attestation sanitaire du centre zootechnique et de contrôle sanitaire vétérinaire de Mvog-Ada.

Quelques minutes auparavant, un autre acheteur de viande de porc avait eu droit à un meilleur traitement. « C’est la viande du chef », plaidaient deux ménagères transportant quelques kilos de chair fraîche. Les deux groupes, consommateurs et inspecteurs se sont fait face en rigolant quelque peu sur le risque que prenait le « chef » à consommer sans contrôle sanitaire. Le sac n’a pas été ouvert et les acheteuses ont gardé bourse liée.

Non loin de là, au marché de Mvog-Mbi, les acheteurs de porc bénéficient de la même flexibilité des contrôles, car ils ne sont pas…présents. « On ne sait pas pourquoi, mais ils ne viennent pas ici », explique un vendeur de paniers de bambou qui servent à transporter les bêtes. C’est peut-être qu’il s’agit de petites quantités et de porcelets, suggère le vendeur. Difficile de lui donner raison car au « Marché huitième », à Nkomkana, des porcs et autres animaux à quatre pattes, de toutes tailles, se vendent bien sans la présence inquisitrice du contrôle sanitaire. M. Ndongo, un représentant des commerçants, assure cependant qu’ils sont bien là les contrôleurs. « Si vous voulez, on les appelle », suggère-t-il. De fait, à l’arrière du marché, l’abattage des porcs se fait donc, les carcasses s’en vont, en attendant que les contrôles arrivent.

Mme Ngono a-t-elle donc joué de malchance pour se faire contrôler ? A la délégation régionale de l’Elevage, des pêches et des industries animales pour le Centre, son certificat sanitaire ne semble pas conforme, indique-t-on, tout en renvoyant au service émetteur. Lequel service, dirigé par Léopold Bayiha, ne lui trouve aucun problème. Au regard, assure-t-il, l’on peut voir si la viande est ou non consommable. Quid des autres maladies ? C’est au cas par cas, répond M. Bayiha. Le coût de l’inspection sanitaire en revanche dépend de la taille de la bête, reconnaît-t-il en plaidant pour une acceptation de la pratique : « L’acheteur d’une viande impropre à la consommation ne peut se retourner vers le vendeur, et obtenir réparation, qu’en vertu du certificat défavorable du vétérinaire. »


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