Armand n’a presque pas dormi de la nuit, dans une chambre sombre, après une coupure d’électricité. Il a du affronter le bourdonnement et les piqûres des moustiques qui cohabitent avec lui. C’est que, malgré la saison sèche, ces insectes affluent dans certains domiciles et même dans des bureaux depuis le début de cette année. Dame Arouna, à Bonamoussadi a en trois jours, utilisé plus d’une bouteille d’insecticide« Moon Tiger », sans succès. A peine des moustiques sont tués, que d’autres réinvestissent la maison.
Selon Jacques Benga, ingénieur, consultant en santé et environnement, il n’y a pas une recrudescence de moustiques dans la capitale économique en tant que tel. « Les gens le croient parce qu’en saison des pluies, l’eau qui ruisselle ne permet pas aux moustiques de se reproduire. Mais en saison sèche, avec les eaux qui stagnent près des maisons, dans les caniveaux, les moustiques peuvent se reproduire, puisque leurs risques de vie sont nuls, et aller à la recherche de la nourriture, qui n’est autre que le sang humain », révèle le spécialiste.
Pour lui, il s’agit d’un problème d’insalubrité publique lié à l’eau. Aussi, recommande-t-il, un environnement assaini, et que les populations évitent de laisser des objets abandonnés qui engorgent l’eau, et construisent de manière confortable. De même poursuit-il, ce phénomène peut s’expliquer par le fait que Douala se trouve au niveau de la mer. « Dans des villes élevées comme Yaoundé ou Nkongsamba, qui n’ont pas de proximité avec la mer, avec un climat doux, les moustiques ne peuvent pas se reproduire. Quand bien même on observera une promiscuité des logements, les moustiques ne pourront pas agir comme à Douala », confie Jacques Benga. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi en hiver, dans les pays tempérés, les moustiques ne peuvent pas survivre dans une température de 5 degrés Celsius. Le paludisme sévissant plus dans les zones chaudes ou humides. Les populations sont averties.
