Austérité et gouvernance. Ce sont les maîtres principes qui vont caractériser la gestion et l’exécution du budget 2011 dans l’Extrême-Nord. Massés dans la salle des conférences des services du gouverneur, gestionnaires, opérateurs économiques, élus locaux et de la nation, membres de la société sont venus se le dire par le Gouverneur et l’équipe de la mission venue du ministère des Finances dans le cadre du lancement du budget 2011. Une séance rituelle qui a permis d’abord d’évaluer l’exécution du budget 2010 avant de dévoiler les autorisations des dépenses de 2011. Pour l’essentiel, l’on retiendra qu’en 2011, la région de l’Extrême-Nord va se contenter d’une enveloppe d’environ 11 milliards. Une enveloppe qui a subi, comme c’est le cas du budget général de l’Etat, une cure d’amaigrissement tant dans la rubrique fonctionnement que dans celle d’investissement. Les différentes administrations de la région vont fonctionner avec des autorisations de dépenses évaluées à environ 5 milliards 600 millions alors que le budget d’investissement est d’environ 5 milliards 400 millions. Mais il faut comprendre de l’avis des membres de l’équipe ministérielle dépêchée à Maroua que les coupes les plus sensibles l’ont été au niveau du budget de fonctionnement car souligne Mbou Salifou, « on ne peut relancer la croissance par le budget de fonctionnement ». En revanche révèle-t-il, la baisse de l’enveloppe consacrée à l’investissement a été faite au profit des grands projets structurants dont le début de réalisation est fixé pour cette année. De même, les grandes sollicitations de l’Etat en 2011 tel que l’appui à ELECAM pour l’organisation des élections) expliquent aussi les sacrifices ressentis au niveau des lignes budgétaires. Les gestionnaires doivent donc gérer en bon père de famille ces autorisations de dépenses qui sont déjà effectives depuis mercredi dernier sur toute l’étendue de la région.

Les communications des responsables locaux du Minfi et du Minpat édifieront l’assistance sur les réalités de l’exécution du budget 2010 et les innovations de l’exercice 2011. L’on sait par exemple que le taux d’exécution des budgets de l’Etat est satisfaisant pour l’exercice écoulé. Sur une dotation globale d’un peu plus de 18 milliards 900 millions, plus de 90 % de cette enveloppe a été engagée. Les différentes administrations d’assiette (douanes, impôts) se sont acquittées honorablement de leurs obligations de recouvrement. Mais l’on déplore toujours au fil des ans, l’incivisme fiscal, la sous-consommation du budget d’investissement, les erreurs dans l’assignation des crédits et les déviances au niveau des commissions de passation des marchés. Chez les douaniers par exemple, l’on note un manque criard de moyens de locomotion. Les contrebandiers opèrent sur des engins tout-terrain pendant que les gabelous vont à pied. Une réalité très renversante de l’avis de Joseph Beti Assomo pour des gens qui rapportent des milliards à l’Etat. Un cri de cœur a été lancé pour la dotation de ces administrations tant en moyens logistiques qu’humains. Les innovations contenues dans la loi de finances de 2011 ont été expliquées à l’assistance. Sur le plan fiscal, les établissements de microfinance, quelle que soit leur forme juridique (association, coopérative, GIC, mutuelle, etc.) sont désormais soumis à l’impôt sur les sociétés et relèvent de ce fait du régime réel.

Mais la grande innovation est celle relative au dédouanement des véhicules d’occasion et des pneumatiques. Désormais, il est prévu un abattement de 30% sur les véhicules dont l’âge, au moment de l’importation, n’excède pas sept ans, ainsi que sur les véhicules neufs importés par les particuliers pour leur usage personnel. De même, les pneumatiques neufs bénéficient à l’importation d’un abattement de 10% sur la valeur imposable. Ces mesures visent in fine, à limiter les accidents de la circulation dus notamment à l’état déplorable des véhicules et à la défectuosité des pneus.