« Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre : mais nous gardons nos regards si longtemps et avec regrets sur la porte fermée, que nous n’arrivons pas à voir celle qui s’ouvre.» A travers cette citation d’Alexander Graham Bell, l’inventeur du téléphone, l’auteur Benjamin Kisso veut démontrer qu’il y a une vie après la retraite. « Au début, le titre de cet ouvrage était : la retraite c’est la mort. Cela, du fait de l’appréhension et de la mauvaise perception qu’ont les gens de la retraite. Mais pour moi, elle est l’occasion d’une renaissance », déclare l’auteur.
En effet, la retraite a longtemps constitué un mystère pour les travailleurs africains. Beaucoup la redoutent encore aujourd’hui, ne sachant pas comment l’appréhender. C’est fort de ce constat que cet ouvrage, destinés aux travailleurs et aux retraités des pays africains, se présente sous un double aspect : didactique et informatif. « Il s’agit aussi d’un outil de planification et d’anticipation. Car la qualité d’une retraite n’est pas totalement dépendante du salaire ou du niveau de vie du travailleur. Il faut percevoir sa vie en termes de stratégie et avoir la capacité à se renouveler. La retraite est une opportunité de vivre autrement », ajoute Guy Parfait Songue, enseignant à l’université de Douala.
L’auteur présente ici la retraite comme une nouvelle vie, pleine de nouvelles opportunités. Elle n’est pas une porte ouverte à la mort et aux maladies comme le perçoivent certains, mais une véritable occasion de renaître. Benjamin Kisso suggère ainsi des pistes pour continuer à s’épanouir, le moment de la retraite venu. D’abord, le retour à l’emploi dans le même domaine, ou dans un autre, ce qui nécessitera un temps de formation pour le retraité. Ensuite, créer sa propre entreprise, si le retraité possède un projet viable et la santé nécessaire pour cela. De même, la constitution d’une rente est conseillée pour ceux qui ont des problèmes de santé ou qui ne peuvent plus supporter de contraintes professionnelles et n’ont pas la capacité à créer une entreprise. La rente consiste à gagner de l’argent en faisant des placements financiers.
Par ailleurs, l’on peut s’investir dans le social lucratif, constitué par les Ong de production qui peuvent prendre une forme associative ou coopérative. Enfin, le retraité pourrait s’investir dans le social non lucratif. Cette piste est cependant adaptée selon l’auteur, aux retraités à l’abri des besoins de base qui veulent se réaliser. Mais au-delà de toutes ces alternatives, c’est l’état d’esprit du retraité qui lui permettra de s’adapter efficacement aux nouvelles contraintes de la retraite. Il s’agit somme toute d’un ouvrage ancré dans l’actualité, au moment où les systèmes de retraites animent les débats sous d’autres cieux, compte tenu de l’espérance de vie qui se prolonge, tandis que le temps de travail diminue ou reste constant. Déjà auteur du « Guide des opportunités de formation et de l’emploi » et d’autres ouvrages sur l’emploi et la création d’entreprise, Benjamin Kisso est actuellement directeur régional du Fonds national de l’emploi (FNE) pour le Littoral, et par ailleurs expert de l’Association Africaine des Services d’Emplois Publics.
