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Dossier de la Rédaction

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Tunisie : le plus dur commence

Quatre jours après la journée historique du vendredi 14 janvier qui a vu la chute du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali qui a dirigé son pays d’une main de fer pendant 23 ans, les observateurs s’accordent à dire que le pays ouvre une nouvelle page de son destin. Une nouvelle page placée sous le signe de la démocratie, de la liberté, du respect des droits de l’homme et d’une prospérité économique partagée. Pourtant la fuite précipitée du pays d’un homme accueilli en sauveur en novembre 1987, lorsque, Premier ministre, il déposa sans heurt, le héros de l’indépendance nationale, le président Habib Bourguiba, laisse encore perplexe. Elle est loin, l’époque où les Tunisiens et la communauté internationale avaient salué le « coup d’Etat constitutionnel » contre un vieillard malade et sénile. A la vérité, personne, ni le président Ben Ali, ni le gouvernement, ni les pays amis traditionnels, ni les observateurs, ni la communauté internationale ne s’attendaient à voir se soulever aussi massivement un peuple réputé pour son pacifisme, sa gentillesse et même sa capacité à accepter l’autorité. Des prédispositions valorisantes qui ont fait de la Tunisie l’une des destinations touristiques les plus courues du continent.

Pourtant, un malaise social profond couvait sous le bel édifice de havre de paix et de stabilité et de réussite économique présenté par les prospectus soigneusement élaborés pour les touristes. Il a fallu un déclic, l’immolation par le feu de ce jeune vendeur de fruits et légumes harcelé par la municipalité de sa ville, pour que tout cet ensemble méticuleusement verni, s’écroule comme un château de cartes. A la suite de cette tragédie qui aurait pu relever d’un fait divers journalistique, des jeunes du quartier se réunissent pour s’indigner et protester. La colère est réelle… Les manifestations deviennent émeutes, puis révolte, avant de se muer en véritable révolution et aboutir à la chute de Ben Ali qui fuit le pays avec notamment une cargaison d’une tonne et demi d’or retiré par son épouse quelques jours plus tôt de la Banque de Tunis, selon des sources citées par le quotidien français Le Monde. Les carottes étaient cuites à point. Il faut maintenant gérer l’après Ben Ali.

Pour les nouvelles autorités qui sont en majorité ses proches collaborateurs, le plus dur commence. Le défi majeur étant de mettre fin aux violences et pillages qui se poursuivent et de préserver la sécurité des biens et des citoyens. Et c’est loin d’être une sinécure.

L'AFP rapporte que de violents affrontements ont opposé, au cours de la journée d’hier, les forces de sécurité à des éléments restés fidèles à l’ancien chef de l’Etat Ben Ali. Ils ont été attaqués par l'armée dans le palais présidentiel de Carthage où ils étaient réfugiés. Dans d’autres cas, les Tunisiens sont contraints de s’organiser pour se protéger eux-mêmes et leurs quartiers face aux pillages. En dépit du couvre-feu, la situation sécuritaire demeure donc tendue à Tunis et dans le reste du pays. Pour le président par intérim Foued Mebezaa et le gouvernement d’union nationale formé hier, la période de transition qui doit déboucher sur la IIIè République du pays sera à rude épreuve. Et le moins ne sera par d’éviter la chasse aux sorcières ni d’organiser des élections libres et transparentes dans un délai de soixante jours, selon la constitution.

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