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Dossier de la Rédaction

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Tunisie : la révolution inachevée ?

Après l’euphorie du départ, l’évolution de la situation en Tunisie laisse interrogateurs ceux qui avaient vu dans le soudain renversement puis le départ en exile de l’ex-président Ben Ali l’aboutissement logique d’une lame de fond destinée à ébranler en profondeur les solides fondations de l’ordre ancien.

On avait cru, un peu trop vite, que le départ soudain et inattendu du capitaine après un quart de siècle d’un régime musclé, allait sonner définitivement le glas d’un système décrié pour ses atteintes répétées à la dignité humaine. Même si à l’évidence on ne saurait nier le rôle déterminant des manifestations de rue dans l’engrenage fatal, la fameuse « révolution du jasmin » appelée de tous ses vœux par le peuple tunisien exhale de plus en plus des senteurs malodorantes. Non en raison de sa nature propre ou de l’éventuelle compromission des principaux meneurs, mais du fait des tentatives de récupération de l’insurrection par certains proches collaborateurs du président déchu. Car le nomadisme ayant caractérisé jusqu’ici l’exercice du pouvoir intérimaire semble traduire la détermination de certains apparatchiks à canaliser et à contrôler à leur profit les aspirations du plus grand nombre. On a vu avec quel aplomb, Mohammed Ghannouchi, le Premier ministre, naturellement, a pris les rênes du pays avant de laisser la place au Président de la Chambre des députés, Foued Mebazaa, en respect de l’ordre constitutionnel. Dans la foulée, ce dernier a constitué un gouvernement « d’union nationale » qui intègre en principe toutes les composantes essentielles du jeu politique et même au-delà.

Bien qu’une telle initiative marque une certaine rupture avec l’ostracisme jusque là érigé en règle, elle ne semble pas avoir totalement rassuré l’opinion dès lors que tous les postes clés (Défense, Intérieur, Affaires Etrangères, Finances) sont entre les mains des fidèles du président déchu, les représentants des partis politiques et la société civile se contentant du menu fretin. D’où le ras-le-bol ayant entraîné les récentes démissions en cascades. Malgré la légalisation annoncée de tous les partis, malgré l’exclusion symbolique de Ben Ali des rangs de l’ancien parti au pouvoir, certains ténors à l’instar de l’opposant historique Moncef Marzouki ou de Mokhtar Trifi de la Ligue tunisienne des droits de l’homme estiment que la profonde aspiration au changement du plus grand nombre se heurte à des fortes résistances qui pourraient entraîner la confiscation de la révolution par tous ceux qui semblent plus préoccupés par un changement d’hommes que par un véritable changement de système. De quoi redouter que l’ombre d l’ex-président se perpétue à travers certains inconditionnels. Un scénario insupportable par ceux qui se sont sacrifié dans l’espoir d’un lendemain meilleur.

Si pour certains observateurs, la peur d’un chaos généralisé pourrait justifier l’omniprésence de l’armée dans la rue ou la présence des hommes d’expérience dans les rouages de l’Etat, le maintien au pouvoir de certaines personnalités trop marquées par le clientélisme, le népotisme, la corruption et d’autres pratiques antidémocratiques semble de nature à raviver la colère d’un peuple engagé désormais dans une logique de rupture sans concession. Peu convaincue par la tournure des événements, la rue gronde à nouveau. Du coup, les plus radicaux préconisent la dissolution pure et simple du RCD, l’ex parti au pouvoir qui n’a pas visiblement renoncé totalement au pouvoir. Jusqu’à quand ?

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