On l’a appris hier au cours du séminaire sur la sécurité en microfinance ouvert à Douala.
« Les établissements de micro-finance (Emf) évoluent dans un environnement très risqué. Ces risques sont multidimensionnels et sont dus à leur incapacité à se doter en moyens de prévention de risques solides. A l’instar du système de détection antivol, du niveau du personnel, de la qualité des bâtiments et des installations… Bien plus, la micro-finance s’adresse à une population très fragile et difficile, et développe des techniques opérationnelles assez originales comme la proximité ou l’inventivité qui demeurent néanmoins d’énormes facteurs de risques. »
C’est fort de ce constat que Joseph Mbouombouo Ndam, expert financier, Dg d’Universal Finance Consult, a décidé d’organiser un forum sécurité en micro-finance. Depuis hier, près d’une trentaine de responsables d’Emf sur les 540 agréés au Cameroun prennent part aux travaux qui se tiennent à l’hôtel Akwa Palace à Douala. Le but recherché est de doter ces derniers d’outils nécessaires pour mieux se protéger contre les risques qui se reconstituent tous les jours. L’autre problème que rencontrent les Emf est celui du refinancement. Les établissements de micro-finance ne peuvent pas se refinancer auprès de la Banque centrale comme le font les banques, ce qui limite leurs capacités d’action. Mais là aussi, rétorque, Joseph Mbouombouo Ndam, des initiatives sont en train de se mettre en place, avec l’aide des bailleurs de fonds pour aider les Emf à se refinancer.
« Il y a une semaine, le Projet d’appui à la micro-finance rurale (Padmi), un projet du Fida qui a pour intention d’appuyer la micro-finance en zones rurales, a mis à la disposition des Emf une enveloppe de 12 milliards de Fcfa. Il y a même déjà des structures de refinancement qui existent dans le septentrion comme le Fonds provincial de refinancement (FPR). Mais ce qu’on souhaiterait, c’est qu’il y ait un centre comme la Béac qui existe pour les banques, pour que les Emf puissent se refinancer. Le Fida est un démembrement de la Banque mondiale qui s’occupe de la promotion de l’agriculture dans le monde », révèle l’expert financier. Le séminaire s’achève aujourd’hui.
