Un impressionnant foisonnement d’initiatives. Et des opérateurs qui n’ont qu’un mot à la bouche : soutien.
Saviez-vous que des Camerounais fabriquaient du fromage de qualité ? Un Emmental de très bonne facture, n’ayant rien à envier à ceux qu’on s’arrache dans les grandes surfaces de Yaoundé ou Douala. Le produit sorti d’une ferme de Minka, village perdu dans la forêt de la région du Centre est le résultat d’une transformation artisanale du lait de vache. L’entreprise bénéficie d’un apport d’expertise française et suisse. Ce qui d’après les promoteurs, donne un « métissage exotique » très alléchant. Le fromage made in Cameroon a du reste rencontré beaucoup de succès au comice. D’autant que l’expérience a été présentée par d’autres producteurs venus notamment du Nord-Ouest et du grand Nord.
Et finalement, au-delà du spectaculaire, c’est souvent en sortant d’un des nombreux stands réservés aux produits de transformation que les visiteurs sont repartis les plus surpris. Etonnés par toutes ces merveilles réalisées par leurs compatriotes de tous les coins du pays. Beaucoup de clichés, beaucoup de produits reviennent tout de suite à l’esprit de celui qui se remémore son passage entre les allées.
Les initiatives de transformations, souvent l’œuvre d’individus, de petites et moyennes entreprises ou de GIC ont été une grande attraction au comice d’Ebolowa. Tout y est passé. Des vins et spiritueux à base de cacao, de manioc, de soja, de gingembre. Des pâtes alimentaires genre spaghettis à base de manioc, des produits cosmétiques obtenus à partir de la même plante, de la charcuterie dans sa gamme la plus variée… On ne cire plus la filière des jus de fruits maîtrisée depuis des lustres, mais qui a encore fait des heureux. Ni celle du maïs.
De toute façon, il serait fastidieux de faire étalage des trouvailles exposées durant une semaine à Ngalane. Les divers exposants ont démontré une certaine maîtrise de leur technique en proposant des produits dont l’utilité saute à l’œil. Mais comme on l’a constaté, tous ont le regard tourné vers l’avenir. Vers le décollage de leur activité grâce à une production à grande échelle.
La majorité des opérateurs du domaine de la transformation des produits agropastoraux présents au comice évoluent dans de très petites unités. Leur production est par conséquent réduite à sa plus simple expression. Le problème de l’accompagnement de ces idées géniales est donc clairement posé. Pas seulement aux pouvoirs publics comme le pensent les exposants. Mais aussi à tous les investisseurs, dont on a du mal à comprendre la timidité devant tant de potentiel. Et pourtant, que d’amateurs d’Emmental ou de spaghettis parmi nous !
