Un échange d’une heure avec Paul Biya et un déjeuner officiel ont rythmé le passage de Joseph Deiss
vendredi dernier au palais de l’Unité.
Le président de la 65e session de l’Assemblée générale des Nations Unies est arrivé au palais de l’Unité à 11H .Après l’accueil au perron du palais par le chef du protocole d’Etat et le passage sur tapis rouge sous la haie d’honneur de la garde présidentielle,il a aussitôt gagné le bureau présidentiel au 3e étage, accompagné de quatre collaborateurs dont son porte -parole, notre compatriote Jean Victor Nkolo. Aux côtés du président Paul Biya se trouvaient le ministre Secrétaire général adjoint de la présidence, Séraphin Magloire Fouda et le ministre chargé de mission Paul Atanga Nji, qui est par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de Sécurité. Selon une source officielle, l’entretien d’une heure s’est déroulé dans une athmosphère empreinte de compréhension et de confiance mutuelles.
Selon la même source, le président Paul Biya a rappelé d’emblée qu’une relation de confiance lie le Cameroun à l’ONU depuis l’époque où notre pays était pupille de l’auguste organisation internationale. Et d’ajouter que les relations entre le Cameroun et l’ONU sont bonnes et évoluent au mieux des intérêts communs. Il a exprimé sa disponibilité à œuvrer pour leur renforcement. En disant merci pour l’accueil chaleureux à lui réservé et à sa délégation, Joseph Deiss s’est dit très flatté par le message affiché sur une banderole placée peu avant le carrefour palais de l’Unité-hôtel Mt Febe. Ce message se décline en ces termes : « Cameroun Nations unies –Ensemble pour une nouvelle gouvernance mondiale ». M. Deiss aurait souhaité être accueilli avec des messages analogues à Moscou, Pékin, Washington, Paris etc. Car, dit-il, l’ONU est toujours critiquée quand les choses vont mal mais presque jamais félicitée quand ça marche. Le Cameroun est l’un des pays, selon lui, qui ont toujours porté une appréciation positive et marqué leur reconnaissance quand les initiatives onusiennes ont du succès. Il a indiqué avoir rencontré les responsables des 17 institutons onusiennes oeuvrant au Cameroun et s’est félicité que tout se passe bien. Joseph Deiss a cependant relevé la nécessité d’accroître les efforts en matière de santé, notamment dans la lutte contre le sida comme celle contre la mortalité maternelle et infantile. Par contre, il a marqué son appréciation positive sur les résultats de l’alphabétisation, le Cameroun se situant parmi les meilleurs pays africains et occupant le 49e rang mondial. Il s’agit là, a-t-il relevé, d’une bonne politique impulsée par le président de la République. S’agissant de l’emploi, il a annoncé une réunion prochaine sous l’égide de l’ONU et sollicité la participation du Cameroun à ce forum.
L’ONU, « maison commune »
En répondant à son hôte, le président Biya s’est dit content d’avoir rencontré M.Deiss à New York en septembre 2010. Le Cameroun, a-t-il fait observer, a mis en place une politique devant permettre d’atteindre les OMD (8 Objectifs du millénaire) tels que planifiés par l’ONU (2000-2015). Il vient par exemple de décider la gratuité des soins contre le paludisme pour les enfants de moins de 5 ans. Evoquant, le règlement pacifique et juridique du différend frontalier entre notre pays et le voisin nigérian, il a remercié une fois de plus l’ONU pour son rôle moteur. Il l’a également remercié pour l’admission du Cameroun au Fonds mondial de lutte contre le sida. Mais il n’a pas manqué de souligner la nécessité du déblocage de l’argent par les bailleurs de fonds car, sans financement les OMD perdraient leur sens et rien ne serait réalisé.Ce à quoi Joseph Deiss a soutenu que des promesses ayant été faites à cet égard, elles doivent être tenues. Le rôle de l’ONU est de faire le monitoring, le suivi et la sensibilisation pour permettre aux partenaires d’atteindre les OMD.
D’autres sujets d’actualité ont été évoqués, notamment les crises en Côte d’Ivoire et en Tunisie. M. Deiss a dit qu’il exprimera la position de l’ONU au sommet de l’Union africaine prévu les 30 et 31 janvier 2011 à Addis Abeba. S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, Paul Biya a une fois de plus plaidé pour, compte tenu du poids de l’Afrique avec 53 Etats et peut-être 54 bientôt membres de l’organisation soit le tiers des adhérents. Joseph Deiss a reconnu la légitimité de la demande africaine d’une ou deux places avec droit de véto. Mais il craint que les divergences africaines sur le choix du ou des pays choisis ne constitue un obstacle. Paul Biya a également exprimé sa préoccupation sur le problème de la piraterie dans le golfe de Guinée. Après avoir salué une fois de plus la coopération Cameroun-ONU, il a élevé son hôte à la dignité de Grand Officier de l’Ordre national de la valeur. Pour Joseph Deiss, c’est du baume au cœur pour accomplir sa mission. L’entretien s’est achevé par un échange de cadeaux.
Paix et tolérance
Le déjeuner officiel qui a suivi, offert par le couple présidentiel, a vu la participation, outre de l’hôte de marque et sa délégation, des proches collaborateurs du chef de l’Etat, du Premier ministre, de quelques membres du gouvernement. Dans son toast, le président Biya a insisté sur le rôle essentiel de l’ONU, cette « maison commune ». Il a dit sa satisfaction pour le travail de l’ONU au Cameroun. Joseph Deiss a placé sa réponse sous le signe suivant : « Le Cameroun, un partenaire apprécié dans le concert des nations ». Très applaudi, il a commencé par remercier Mme Chantal Biya pour l’œuvre accmplie par la fondation éponyme mais aussi pour avoir fondé Synergies africaines, aidant à soulager les souffrances des démunis. Il a salué en elle la Mère nourricière « Nya Meyong ». Après avoir fait observer avec humour qu’il n’a pas oublié le président Paul Biya, il a remercié celui-ci, tout en appréciant la coopération fructueuse entre le Cameroun et l’ONU. Il a surtout dit merci « pour le message de paix et de tolérance » que le Cameroun ne cesse de donner à l’extérieur. Le chef de l’Etat et Mme Chantal Biya ont pris congé de leur hôte sur le perron du palais de l’Unité.
