A l’occasion de sa première année à la tête de cette institution, le gouverneur Lucas Abaga Nchama a dressé son bilan au cours d’une conférence de presse hier à Yaoundé.
« Nous avons ramené la sérénité au sein de la Banque. Le contrôle est de retour et il sera permanent et régulier ». Ce sont les mots du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Hier, il a présenté le bilan de sa première année à la tête de cette institution. C’était au cours d’une conférence de presse, la toute première qui se tient au sein de cette institution financière. Des propos qui viennent rassurer le public. En effet, en 2009, de sérieux dysfonctionnements ont été relevés à la Beac. Des malversations commises au bureau extérieur de Paris et la perte de 17 milliards de F, suite à un placement réalisé par la Banque. Une situation qui avait alors contribué à ternir la réputation de cette institution financière sous-régionale. Depuis sa prise de fonction en février 2010, Lucas Abaga Nchama a reçu pour mission principale de restaurer la crédibilité et l’image de marque de la Beac. Pour cela, un ensemble de réformes a été mis sur pied.
Le dispositif de contrôle interne a été renforcé. Le contrôle interne a un statut qui le met à l’abri des pressions. Désormais, toutes les directions de la Banque seront soumises à des contrôles annuels par un département spécialement créé pour accomplir cette tâche. Un code de déontologie et un code des marchés ont été adoptés. La Beac compte sur les contacts noués avec le Fonds monétaire International (FMI), pour finaliser toutes les réformes. Dans le cadre de la poursuite du redressement et de la modernisation de la Beac, cinq orientations majeures ont été ciblées pour la période 2011-2012. Un projet de schéma directeur informatique sera engagé dès cette année, afin de mettre en place un système d’information plus performant et plus sûr.
Afin de rétablir les équilibres financiers, les dépenses de fonctionnement ont été revues à la baisse. Pour ce qui est des investissements, la priorité est accordée à la qualité. La Banque s’est donc résolument engagée dans une logique de performance pour les années à venir. En tant que banque centrale des Etats de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), la Beac a enregistré de bons résultats pour l’année 2010. En effet, le taux de croissance des pays de la Cemac est passé de 2,1% en 2009 à 4% en 2010. Les prévisions pour 2011 prévoient une légère accélération du rythme de croissance du Produit intérieur brut (PIB) à 4,8%. La question du franc CFA n’a pas été éludée. Pour le gouverneur, le comportement de la monnaie reste pour le moment satisfaisant, avec un taux de couverture extérieur de près de 100%.
