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Dossier de la Rédaction

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« Aujourd’hui, il faut mettre l’accent sur la sanction »

Jean-Jacques Ndoudoumou, directeur général de l’Agence de Régulation des marchés publics s'exprime sur le rappel à l’ordre les acteurs du système des marchés publics.

M. le Directeur général, à la suite du chef de l’Etat, voici le Premier ministre qui rappelle à l’ordre les acteurs du système des marchés publics. Il y a visiblement problème…

Pour bien comprendre ce qui se passe, il faut savoir que depuis 2004, nous avons mené une vaste réforme de notre système, qui a abouti au tout premier code camerounais des marchés publics. Et depuis lors, nous sommes en train de travailler pour la performance  de ce système. Et cette performance suppose que tous les acteurs respectent les procédures et les règles qui ont été adoptées. Il ne suffit pas d’avoir de bonnes règles, il faut les respecter. Pendant cinq ans nous avons observé, tiré les leçons, et proposé une révision de ce code de 2004 au vu des difficultés sur le terrain. Cette révision se trouve déjà au niveau du Premier ministre.

Parlant de ces difficultés, l’ARMP a-t-elle du mal à faire respecter la réglementation ?

Nous avons constaté que certains acteurs ne respectent pas les procédures et les règles. Il y a persistance des mauvaises pratiques dans les marchés publics. Le chef de l’Etat l’a fustigé. Cela est d’autant plus perceptible que le système permet déjà de détecter les éventuels cas de corruption. Il est donc question, d’une part, de rappeler certaines dispositions aux acteurs. C’est ce que le Premier ministre, chef du gouvernement vient de faire.

De quels moyens disposez-vous pour affronter la corruption ?

Après le discours du chef de l’Etat, nous avons élaboré un plan d’action 2011 qui va mettre l’accent sur la lutte contre la corruption et sur le suivi. Nous avons sélectionné une trentaine de grands  projets dit structurants, qui doivent être exécutés dans le cadre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi. Et notre devoir est non seulement de veiller à la bonne attribution des marchés, mais également d’aller sur le terrain pour nous assurer que les projets sont réalisés conformément aux marchés publics qui auront été passés. Parce que pour réaliser tous ces projets, il faudra passer par la procédure des marchés et si elle n’est pas bonne, ou pas respectée, l’exécution non plus ne sera pas bonne. Ainsi, pour chaque projet, nous ferons un état des lieux, nous allons voir s’il y a des blocages, et proposer des solutions. Evidemment, les interventions des différents acteurs seront évaluées pour savoir lequel serait à l’origine de tel ou tel problème. En outre, nous apportons notre expertise auprès de tous les intervenants pour que ces projets soient effectivement réalisés dans les normes.

Concrètement, comment mettre fin au règne de la corruption dans les marchés publics ?

C’est un changement de culture qu’il faut opérer. La réforme, c’est un ou plusieurs textes, mais on ne peut pas décréter le bon comportement de tout le monde. Ce qui est tout de même édifiant, c’est qu’il y a des améliorations dans le système. Mais certains acteurs persistent dans le mauvais comportement. Nous avons beaucoup travaillé sur le renforcement des capacités, et l’on ne peut plus dire que les dérapages s’expliquent par l’ignorance des nouvelles règles et procédures. Aujourd’hui, il faut mettre l’accent sur la sanction. Nous allons établir un partenariat institutionnel avec les autres structures qui interviennent dans le processus de sanction. Nous travaillons déjà avec la Conac, le Contrôle supérieur de l’Etat, la DGSN et le ministère de la Justice.

Vous y croyez vraiment ?

Je suis très optimiste parce des indicateurs nous montrent que les opérateurs économiques ont de plus en plus confiance au système. Nous voyons le nombre de soumissionnaires augmenter. Au moment où l’on engageait la réforme, les gens ne voulaient plus soumissionner. Ils estimaient que seuls ceux qui avaient de l’argent pouvaient gagner des marchés. En plus, les soumissionnaires savent que lorsqu’ils font des recours, on leur donne gain de cause si leur recours est fondé. Il y a eu des annulations d’attributions, des reprises de procédures. Nous avons même proposé au Premier ministre d’annuler certains marchés qui étaient déjà attribués. On peut gagner des marchés au Cameroun sans donner de l’argent. Il n’existe plus ce monopole où on pouvait donner des marchés à qui on veut.

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