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Dossier de la Rédaction

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Phénomène : des justiciers nommés « bend-skin »

Les mouvements de foule impliquant les conducteurs des deux roues deviennent de moins en moins maîtrisables à Douala.

Deux événements récents dans l’actualité sont assez illustratifs. Le dimanche 30 janvier, près de 1000 moto-taximen envahissaient le commissariat du 9e basé à Deido, avec pour objectif, disaient-ils, de l’incendier. Les raisons de cette ire soudaine, la collision d’un des leurs avec un autre motocycliste, un militaire celui-là, et le retrait de la moto du « bendskineur » en question, par un policier du 9e. Résultat, circulation bloquée, et grosse tension. Sans l’énergique intervention des éléments des forces de sécurité de la région du Littoral, le pire aurait pu arriver. L’autre événement encore plus grave, est l’incendie d’un véhicule 4x4 à Deido, par des « bendskineurs ». Ces derniers s’étaient rendus justice, en mettant le feu au véhicule qui venait de renverser et tuer malheureusement un homme d’une soixantaine d’années. Et si le chauffeur n’avait pas pris la fuite, il aurait certainement subi le même sort que son véhicule.

De l’avis même d’un jeune « bendskineur », « plusieurs collègues entrent souvent dans des affaires qui ne les concernent pas, au nom de la solidarité, sans savoir qui a tort, qui a raison ». A Douala, on compte plus de 50.000 moto-taximen, qui se recrutent en général dans les couches sociales les plus défavorisées, certains ne maîtrisant même pas le code de la route et passant maîtres dans l’incivisme. De l’incivisme à la tension pourtant, il n’y a qu’un pas. Que les « bendskineurs » franchissent souvent, pour un oui, pour un non, dans les rues de Douala.  Ferdinand Fongang Sacbang, président du Grasmota (Groupement des associations et syndicats de motos-taxis du Cameroun), a une explication. « C’est un monde de gens stressés. On n’y trouve que des désavoués, des déflatés de la fonction publique, des entreprises privées, des gens qui sortent de prison, etc. », affirme-t-il. Il soutient cependant que « l’administration ne fait rien pour eux. Depuis 16 ans que l’activité existe, rien n’est fait pour leur donner l’impression qu’ils font partie de la société ». 

De l’avis d’un responsable des forces de l’ordre, dans le programme de formation à l’obtention du permis de conduire, un module concerne le civisme, dans lequel les conducteurs apprennent à respecter l’ordre et la discipline routières. « Cela pouvait être à fond si l’administration aidait vraiment à la formation. Ce sont des éléments qui permettent de conscientiser le moto-taximan. Mais allez dans un carrefour et demandez qui a fait sa formation pour avoir le permis. On aura un sur cinq. Plusieurs utilisent des créneaux autres pour avoir leur permis, et d’autres nous désavouent même », déplore Ferdinand Fongang Sacbang. La rencontre qu’organise le Dgsn à Douala avec les transporteurs et syndicats ce mercredi permettra à coup sûr de curer le mal (être) à la racine.

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