La manifestation a connu, cette année encore, une forte participation à Yaoundé.
Des gamins groupés en carrés piquent un sprint en plein carrefour de la Poste centrale à Yaoundé. Agitant de petits drapeaux, ils se positionnent en fait avant l’entame de la marche sur le Boulevard du 20 mai, avant le passage devant le public venu nombreux, devant la tribune officielle bien garnie. Les yeux brillant parfois d’une émotion bien compréhensible, leurs voix cristallines portées par l’enthousiasme, ces enfants d’écoles primaires de la capitale ont animé à leur manière (difficilement imitable) la première partie du défilé organisé vendredi dernier à Yaoundé. Pour la 45e édition de la Fête de la jeunesse, c’était en quelque sorte l’intro… Visiblement appréciée des spectateurs, parmi lesquels les membres du gouvernement présents, réunis autour du ministre de la Jeunesse, Adoum Garoua.Si les tranches d’âge ont évolué d’une séquence du défilé à l’autre (les écoliers cédant la place aux lycéens et collégiens, et ces derniers aux étudiants ou aux jeunes des partis politiques…), des constances se sont dégagées néanmoins. Tous ces acteurs principaux de la fête ont paru résolument rangés du côté des valeurs que beaucoup estiment en voie de disparition chez les jeunes. Exécutés dans les deux langues officielles du pays, les chants patriotiques, jaillissant de poitrines gonflées par une fierté somme toute légitime, sonnaient en tout cas comme un engagement. Les messages des banderoles – ou les devises d’écoles – aussi.
Au-delà de cet aspect de la manifestation, le défilé a également été beau à voir, tout simplement. Ah ! ces majorettes de différents instituts d’enseignement supérieur rivalisant de grâce et d’élégance… Ces tambours-majors s’évertuant à manier au mieux leur bâton en marquant le pas le plus martial possible. Ces élèves d’une école professionnelle défilant la blouse sur le dos et du matériel de travail en main. Et puis, là, de tous jeunes défilants passent, un ballon de football en main et, sur le dos, un maillot bleu et noir faisant beaucoup penser à celui d’une équipe du championnat de première division italienne.
Le raout de vendredi a aussi été l’occasion de magnifier d’autres valeurs, notamment d’humanisme et de solidarité. Des carrés de marcheurs arborant les couleurs de la Fondation Chantal Biya ou celles de l’association Drépano-solidaires l’ont illustré. Les jeunes étaient donc à la fête vendredi. Il n’était pas uniquement question pour eux de se réjouir, mais aussi de réfléchir. De penser aux jalons à poser pour l’avenir dont ils rêvent. Tant mieux pour ceux qui l’ont fait.
