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Dossier de la Rédaction

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Livre: qui aime bien « chatouille » bien

Le chercheur Edongo Ntede vient de sortir « Ethno-anthropologie des punitions en Afrique ».

Quelle place accorder à la punition dans l’éducation, la formation scolaire de nos enfants ? La question peut venir à l’esprit du lecteur ayant en mains l’essai de Pierre François Edongo Ntede, « Ethno-antrhopologie des punitions en Afrique ». L’ouvrage, édité par l’Harmattan Cameroun, a le mérite de reposer un problème que nous n’arrivons pas tous à regarder en face. Peut-être parce qu’il a plusieurs facettes. Beaucoup s’accordent à reconnaître que les jeunes, aujourd’hui, sont plus difficiles – employons ce mot – que par le passé. Mais dans le même temps, combien de parents peuvent rester zen en apprenant que leur fiston chéri a reçu une taloche de son professeur ? Combien ont débarqué à l’établissement afin de « corriger » pour ainsi dire l’enseignant ayant osé lever la main sur ledit fiston ?

Ce n’est pas une mince affaire, décidément. En tout cas, l’auteur, s’appuyant sur un travail de collecte, relève que l’indiscipline a atteint des proportions préoccupantes dans le microcosme éducatif camerounais. « Les cas d’indiscipline et d’insolence caractérisée se multiplient au grand dam de la communauté éducative. Une enseignante de français du lycée de Soa frappée par un élève de 14 ans (…) un surveillant de secteur du même établissement battu par des élèves de 3e (…) un élève mortellement empoisonné par son camarade de terminale, ou encore un incendie volontaire dans les locaux d’un autre lycée du pays. » L’auteur, qui a enseigné à tous les niveaux de l’institution scolaire camerounaise, ajoute qu’il y a quelques années les jeunes étaient « certes turbulents, mais ils ne défiaient pas l’ordre établi. Les parents n’allaient pas menacer les enseignants qui tentaient de sanctionner leurs enfants (…) ».

Alors, rendus en 2011, comment on s’en sort ? Le préfacier de l’ouvrage, le Pr. Mbonji Edjenguele, relève qu’en Occident, où la punition physique a été écartée au profit d’un « rapport dialogique » avec l’enfant, les sociologues déplorent les « dérives de l’enfant-tyran ». En Afrique, ces formules « prônant interactivité et spontanéisme pédagogiques versus dirigisme manu militari n’ont pas manqué de dissoudre le lien maîtres-élèves ». Le préfacier a ensuite ce questionnement : quelle est la valeur réparatrice des sanctions négatives en vigueur dans le système éducatif moderne ? Peut-on raisonnablement faire l’économie d’une punition physique réglementée en préservant la verticalité de la posture de l’enseignant et appropriant davantage l’homme à la maîtrise de son corps et de l’adversité ? Questions  à modeler.

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