Le capitaine de corvette Roger Essomba s’est tiré dessus à son domicile hier.

Il est à peine 7 heures ce mardi matin. Déjà, le domicile des Essomba, au camp de la garde présidentielle à Etoudi, est envahi de curieux et de quelques éléments de la Gp en larmes. Personne ici n’a cure du vent glacial qui engourdit les membres. Les uns et les autres veulent exactement savoir ce qui se passe.

La nouvelle du suicide du capitaine de corvette Roger Essomba s’est répandue comme une traînée de poudre, dans ce quartier résidentiel jouxtant le Palais d’Etoudi. Alors que la dépouille de l’homme en tenue gît encore à l’intérieur de la maison, dans la chambre où il s’est donné la mort, quelques langues se délient. « Le Commandant avait de très gros problèmes ces derniers temps. Il était devenu fragile et émotionnellement instable. Il y a quelques jours encore, il me disait sa tristesse et ses regrets de se retrouver dans une sale affaire. Il disait qu’il n’y aurait certainement pas d’issue favorable à ce problème, tel qu’il le voyait avancer. J’ai essayé de lui remonter le moral comme je pouvais », confie un ami proche, très ému.

De source digne de foi, le Commandant Essomba faisait l’objet d’une enquête depuis quelques mois. Sur une affaire de trafic de carburant qui lui aurait coûté son poste de Chef de bureau des affaires financières (Baf). Des sources proches du dossier affirment qu’il était chargé de prendre livraison du carburant de la Gp à la Sonara, sur présentation de bons d’enlèvement signés du Commandant de ladite unité. L’officier supérieur aurait profité de la confiance de sa hiérarchie pour enlever des quantités de carburant sur présentation de faux documents. Au stade actuel de l’enquête, ses présumés complices à la Sonara seraient déjà sous les verrous. Ce qui lui aurait fait perdre le sommeil.

Selon des proches de la famille, le Commandant Essomba a réussi à déjouer la vigilance de son épouse qui le surveillait nuit et jour depuis quelque temps. C’est son coup de feu qui l’aurait réveillée de l’assoupissement à 5h30, hier matin. Il laisse donc une veuve et cinq enfants en bas âge.