Le Minedub a procédé hier au lancement de la semaine préparatoire à la Journée internationale qui se célèbre lundi prochain.

« Des études ont montré que les enfants qui commencent leur scolarisation en langues maternelles performent mieux que ceux ayant commencé par des langues étrangères, dites langues officielles ». Universitaires et acteurs de promotion des langues l’ont dit et redit hier à Yaoundé, à la suite du ministre de l’Education de base (Minedub), lors de la cérémonie de lancement des activités de la semaine culturelle préparatoire à la célébration de la 12^e édition de la Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février prochain. Une Journée placée sur le thème : « Les technologies de l’information et de la communication pour la sauvegarde et la promotion des langues et de la diversité linguistique ». Youssouf Hadidja Alim, explique qu’au plan national, cette semaine culturelle permettra de marquer l’importance des langues camerounaises dans le vécu quotidien et dans l’environnement scolaire. Le ministre regrette alors que l’histoire et la civilisation aient privilégié les langues étrangères en faisant d’elles de puissants outils de scolarisation à l’échelle mondiale, laissant à la traîne nos langues maternelles, tout aussi valables. Heureusement, l’heure est à la révolution, bien qu’elle ait commencé par le sommet au lieu de la base.

En effet, au niveau du supérieur, le département de Linguistique africaine existe depuis la création de l’université de Yaoundé. Il a fait naître en 2008, à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, un département de Langues et cultures camerounaises, dont la première promotion sera sur le terrain fin 2011. Des professionnels qui viendront ainsi concrétiser l’expérience du secondaire, où certaines langues nationales sont déjà introduites. Niveau primaire et maternel, le Minedub est en train d’expérimenter les langues maternelles dans l’école. Et à tous ces niveaux, le choix des langues à introduire dans le système scolaire est le plus gros souci. Youssouf Hadidja Alim reconnaît ici que cette question de choix suscite souvent des prises de positions tranchées, voire passionnelles. Pourtant, les 285 langues maternelles parlées au Cameroun ne constituent pas un handicap pour leur éclosion. Le Pr. Barnabé Mballa Ze explique à cet effet qu’un pays comme « la Papouasie Nouvelle Guinée compte 850 langues maternelles, 450 d’entre elles sont enseignées à l’école et le gouvernement estime même que ce n’est pas suffisant ».