Nombre de parents aujourd’hui jugent inutile d’apprendre leurs langues maternelles aux enfants, parce qu’ils n’en auront pas besoin à l’école.
Les spécialistes des langues affirment qu’on comprend mieux les choses quand elles nous sont expliquées dans nos langues maternelles. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement de Papouasie Nouvelle Guinée estime que les 450 langues nationales introduites dans leur système scolaire, sont insuffisantes pour faire de vrais intellectuels. Aussi, si on s’en tient aux résolutions de la 1ère conférence sur l’Education, tenue à Addis-Abeba depuis 1961, il a vivement été recommandé d’introduire les langues nationales africaines dans l’enseignement, question de ne pas perdre nos identités culturelles dans la « civilisation de l’universel ». Certains Etats, à l’instar du Burundi, l’ont compris et se sont exécutés. D’autres, comme le Cameroun, ont poursuivi la scolarisation aux langues étrangères dites officielles, au point où aujourd’hui, certains parents ne savent pas dire « bonjour » dans leurs langues maternelles. Et que dire de leurs enfants ?Il n’est pas rare de trouver des parents qui affirment qu’il vaut mieux apprendre le chinois et l’arabe aux enfants, en plus de l’anglais et du français, que de les encombrer d’une langue maternelle qui en réalité ne sert que dans la famille et encore, au village. Un tort, martèlent les spécialistes de langues, qui brandissent un bel argument aujourd’hui : « des études ont montré que les enfants qui commencent leur scolarisation en langues maternelles performent mieux que ceux ayant commencé par des langues étrangères, dites officielles». Le Cameroun semble l’avoir enfin compris. Sur les 285 langues nationales que compte le pays, 40 d’entre elles sont déjà aménagées, avec un alphabet et des ouvrages didactiques. Bien qu’encore au stade expérimental, certaines sont déjà enseignées à l’école. Aux parents de faire leur part !
