Des membres d’une famille, se rendant à un deuil vendredi ont été écrasés par un grumier alors que leur chauffeur tentait un dépassement risqué.

François Se est revenu ce samedi matin sur les lieux du drame où sept de ses proches ont été arrachés à la vie. A cet endroit situé à environ 800 mètres du centre-ville de Pouma, des chaises cassées, des sacs contenant de la nourriture, une carcasse aplatie d’un véhicule et… une main humaine jonchent encore le sol. Là, encore, se trouve aussi le camion transportant du poisson, appartenant à une société de la place, qui a été l’un des acteurs de la collision intervenue vendredi vers 18h sur l’axe Douala-Yaoundé. François Se qui a récupéré son fils pour le transférer à Yaoundé est encore sous le choc : « Il a eu un traumatisme crânien. J’étais déjà au village quand on m’appelle pour me dire qu’il y a eu un accident. Ma famille maternelle était dans le car. J’ai perdu ma tante, mes cousins et cousines dans cet accident. C’est très dur. »

Sur les circonstances du drame, ce sont les riverains qui donnent plus de détails. « C’était vers 17h40, et j’étais à la maison quand j’ai suivi un bruit énorme. Quand j’ai accouru, il y avait environ trente personnes éparpillées sur la route. Certaines étaient complètement écrasées. Le grumier roulait devant ce car de transport qui allait à Mandjap », explique Etienne Bibegui. C’est alors que, ce car, au moment de dépasser le grumier, se retrouve nez à nez avec le camion transportant du poisson et allant vers Yaoundé. Le choc est inévitable. Dans le même temps, le car sera violemment renvoyé et ira finir sa course sous les roues du grumier. Ce dernier ne se fait pas prier pour écraser littéralement et entraîner sur plusieurs mètres, le car Mercedes et ses occupants. Le bilan est lourd : cinq morts sur le carreau. Les deux autres victimes rendront l’âme plus tard. On décompte une vingtaine de blessés graves, dont certains ont été évacués vers les hôpitaux d’Edéa, Douala et Yaoundé.

Juste après l’accident, le grumier continuera sa route. Quant au camion de poisson, seul le côté chauffeur est endommagé. Du car Mercedes en question, communément appelé « Opep », qui dessert d’habitude l’axe Yaoundé-Soa il ne reste plus qu’un amas de ferraille et de rebuts. Le préfet de la Sanaga-Maritime, Sadjo Dorien arrivé sur les lieux, immédiatement après le drame, les riverains et les éléments de la brigade de gendarmerie de Pouma, organiseront les secours, prendront des mesures pour éviter le pillage de la marchandise contenue dans le camion et rétablir la circulation.

A l’hôpital catholique St André de Pouma, les survivants sont qualifiés de « miraculés ». A noter que le chauffeur était à quelques mètres de la bifurcation qui devait le conduire vers le village Mandjap. Un de ses collègues trouve une explication à ce qui s’apparente à de l’imprudence : « A la descente, les chauffeurs de grumiers lâchent le camion au poids mort.  Ce qui est très risqué. Par conséquent, il ne peut ni freiner, ni esquiver ceux qui sont sur le flanc. Pour essayer de le dépasser, il faut avoir un véhicule assez puissant, sinon il faut se rabattre et abdiquer ». Ou alors, c’est le pire qui arrive. Malheureusement.

Les décédés

-Ngo Mbenoung Sandrine

-Amidou (chauffeur)

-Boum Suzanne

-Ngo Libock Thérèse

-Honyon Jacques Théophile

-Mbous Georges

-Bikidig François

Les blessés

-Ndun Dorothée,

-Eboa Bell William

-Mme Mboyong Christine

-Mlle Ngos

-Badawiyou (convoyeur)

-Mbenoun Pauline

-Mme Batta Cécile

-Waffo Gaston

-Eyock Martine

-Ngo Nguene, epse Ndoum Marie

-Bako Tembos Joël

-Boum Etienne

-Ngo Sack Jeanne

-Ongba Fabrice

-Honyog

Sources : morgue et gendarmerie et hôpitaux de Pouma.