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Dossier de la Rédaction

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Langues maternelles: l’apprentissage commence à la maison

Parents et autres membres de la famille ont un rôle primordial à jouer dans l’appropriation de la langue par l’enfant.

Par définition, la langue maternelle est la première langue parlée par l’enfant. Propre à une ethnie, une tribu ou à une région, elle permet à une population donnée de communiquer. De manière générale, c’est au sein de son noyau familial que l’enfant acquiert les fondamentaux linguistiques de sa communauté. Dans les échanges de tous les jours avec les siens, le petit enfant entend des mots, apprend des expressions et les rend automatiquement le moment venu. Pour que ces automatismes se produisent, il faut bien que quelqu’un parle régulièrement à l’enfant dans sa langue. Or, qu’est-ce que nous constatons de nos jours ?

Dès sa naissance, l’enfant est plongé dans une langue étrangère, avec laquelle il grandira. On lui parle systématiquement en français ou en anglais. Et au bout de quelques années, lorsque l’enfant effectue son entrée à l’école, l’on a de petits francophones ou anglophones qui ne savent rien dire en kako, banen, gbaya ou sanaga. Ils s’intègrent, certes, plus facilement au milieu scolaire car ayant appris les langues officielles à la maison. Mais, la communication avec les grands-parents, oncles, tantes ou le village, souvent peu instruits, reste limitée. Comment cette grand-mère à qui sa petite fille répond, chaque fois qu’elle lui parle, « je ne comprends pas l’anglais là », transmettra-t-elle ses savoirs et connaissances ? Le plus cocasse dans tout ça, c’est que la grand-mère en question a fini par se mettre au français à force de tenir un langage de sourds avec ses petits-enfants. Appris sur le tas et sur le tard, la langue de Molière n’a plus de secret pour elle. Conséquence, son ewondo n’est plus aussi pur. Il a pris de nombreux mots français. Ce qui met cette langue vernaculaire de la région du centre en danger.

L’ewondo n’est pas la seule langue africaine à subir les affres de ce phénomène. Situation préoccupante pour l’Unesco qui attire l’attention sur une terrible menace pesant sur les langues vernaculaires : la disparition. Des centaines de ces langues auront disparu d’ici quelques années, faute de locuteurs. Et cela commence par les grands-mères qui s’adaptent aux besoins des petits enfants au lieu d’en imposer. Et comment ignorer ces parents qui, croyant prendre de l’avance, donnent plutôt de mauvais plis à leurs enfants. En leur apprenant à dire « je l’a dis que… ». Il suffirait pourtant de faire confiance aux enseignants.

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