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Dossier de la Rédaction

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Ce que bon voisinage veut dire

Partageant une frontière commue, le Cameroun et la Guinée équatoriale ont partie liée. Le hasard et la nécessité de la géographie ne laissent à nos deux pays d’autre choix que d’avoir les meilleures relations. Pour leur plus grand bénéfice mutuel. Au niveau des Etats comme au niveau des gens. Les dirigeants des deux pays ne manquent aucune occasion d’affirmer urbi et orbi leur conviction par rapport à cette évidence. «Nous sommes deux pays frères qui doivent œuvrer ensemble pour promouvoir leurs relations, renforcer leur coopération et travailler en vue du bien-être de nos populations» : cette déclaration d’Eustaquio Nseng Esono, ministre délégué équato-guinéen aux Affaires étrangères et à la Francophonie, au sortir d’un entretien mardi dernier avec le Premier ministre, chef du gouvernement Philemon Yang, suggère que Yaoundé et Malabo sont sur la même longueur d’onde à cet égard.

La réalité est pourtant tout autre, surtout du côté de Kyé-Ossi, principal point de passage sur la frontière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale. Depuis deux ans, la fermeture de la frontière unilatéralement décidée par les autorités équato-guinéennes, doublée d’exactions et de vexations fréquemment vécues par les ressortissants camerounais notamment, fait douter que le vouloir vivre ensemble soit la chose la mieux partagée de part et d’autre de la frontière commune. Il n’est pas étonnant que la marche en avant de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) tarde tant à enregistrer des avancées significatives en direction d’un idéal communautaire qui ne relève pourtant pas de l’utopie. La mission essentielle et primordiale de la CEMAC, née des cendres de la défunte Union douanière des Etats de l’Afrique centrale (UDEAC), n’est-elle pas de «promouvoir un développement harmonieux des Etats membres dans le cadre de l’institution d’un véritable marché commun, incluant la libre circulation des hommes et des biens, le libre échange entre les populations des pays membres» ?

La libre circulation de personnes et des biens, selon la volonté politique sans cesse réaffirmée lors des sommets des chefs d’Etat de la CEMAC, aurait dû être effective depuis le 1er juillet 2007. L’objectif était d’améliorer la croissance et l’intégration à travers un marché commun et une tarification douanière commune et facilitant les échanges. On est bien loin du compte. La commission ad hoc sur les questions consulaires et de sécurité transfrontalière entre la Cameroun et la Guinée équatoriale, réunie à Yaoundé au début de cette semaine, a bien abordé la question. Mais les projets d’accords adoptés, ni par leur portée réelle ni par le moment où ils l’ont été, n’augure de lendemains plus sereins s’agissant précisément de la libre circulation des hommes et des biens. Nos voisins de Bioko et du Rio Muni savent qu’il leur revient de donner des gages, le Cameroun n’ayant plus grand-chose à prouver s’agissant de relations de bon voisinage.

C’est toujours bon à prendre, qu’un accord soit envisagé en ce qui concerne l’exemption réciproque des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, officiels et de service. Mais la CEMAC des gens ordinaires attend des actes concrets. Des mesures tendant à concrétiser ce que bon voisinage veut dire. Qui viendront mettre fin aux incertitudes et menaces persistantes auxquels de nombreux Camerounais sont en butte chez nos voisins du sud.

 

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