L’histoire retiendra que Mme Abdou née Djenabou Oumarou est la première fille originaire du septentrion à accéder à la fonction de sous-préfet. Pour son installation, lundi dernier, à l’esplanade de la sous-préfecture de Gazawa (région de l’Extrême-Nord), les populations, curieuses pour la plupart, sont venues de tous les six départements de la région. Certaines délégations sont parties de Ngaoundéré et tout naturellement du Nord, sa région d’origine. Avant sa nomination le 18 janvier dernier, elle occupait depuis le 18 avril 2007, le poste d’adjoint d’arrondissement de Bogo.
En bonne place dans la feuille de route que lui a prescrite Justin Dieudonné Ngong, préfet du Diamaré, la lutte contre la sous-scolarisation en général et celle de la jeune fille, de la déperdition du taux scolaire. Ici, le phénomène des mariages précoces et souvent forcés demeure une triste réalité. En effet, dans cet arrondissement de 30 956 habitants, on compte 7 519 élèves dans le primaire et la maternelle, soit 2 933 filles et 4 586 garçons. La fracture est plus grande dans le secondaire puisque dans l’unique CES qui y existe, on compte 752 élèves, donc 597 garçons contre 155 filles seulement. Le challenge de Mme Abdou sera donc de renverser cette tendance.
L’arrondissement de Gazawa étant tristement reconnu comme piste caravanière des voleurs de bétails et autres bandits de grand chemin, le préfet lui a recommandé de ne ménager aucun effort pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur les 180 km2 que couvre son unité de commandement. Née vers 1960 à Garoua, le nouveau sous-préfet de Gazawa est mariée et mère de trois enfants. Cette secrétaire d’administration principale remplace à ce poste, Matekede Malika, muté après un séjour de deux ans. Le préfet l’a d’ailleurs qualifié de « véritable icône dans le paysage du commandement » ; celui-là qui a permis à l’arrondissement de Gazawa de connaître un essor économique considérable. Le préfet, Justin Dieudonné Ngong a recommandé à celle-là à qui les populations de Gazawa, par la voix du maire ont donné le nom de « La grande royale », de poursuivre dans cette voie tracée par son prédécesseur.
