La tournée politique du président national du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) se poursuit dans le septentrion. Maroua devra accueillir Issa Tchiroma Bakary ce jour, après Garoua hier, et surtout Pitoa samedi dernier. Le sujet phare de cette descente sur le terrain reste bien le rejet de l’appel à l’insurrection. Sans fioritures, Issa Tchiroma en a parlé à Pitoa devant des milliers de militants. Car l’une des principales réussites de ce meeting a été la mobilisation. Assis sous les tentes, ou alors debout, les militants ont honoré le rendez-vous. Les interventions des responsables locaux du parti ont d’ailleurs permis d’apprendre que le leader du FSNC était attendu depuis un certain temps déjà. Mais en même temps, ses jeunes camarades ont su faire preuve d’indulgence. Ceux de Pitoa ou de l’antenne estudiantine de l’université de Ngaoundéré, ont déclaré qu’ils savent que leur chef est accaparé par son travail au gouvernement, comme porte-parole. A la section FSNC de Pitoa, on suit en tout cas ce qui se passe au Cameroun depuis la semaine dernière. Bien plus on apprécie les interventions du camarade qui dit non au désordre. Pour soutenir cet engagement, Issa Tchiroma a été prié de dire au président Paul Biya que la jeunesse de Pitoa ne se laissera pas manipuler. Au contraire, elle est sensible à ce qui se dit autour du recrutement spécial de 25000 jeunes diplômés à la Fonction publique, aux projets structurants et entend par ces gisements d’emploi, trouver une place au soleil. La jeunesse de Pitoa est attachée à la paix. C’est pour cela qu’elle promet à Issa Tchiroma de constituer un obstacle à tous ceux qui vont tenter de déstabiliser le Cameroun.
De la déstabilisation du Cameroun, il en a été question. En fulfuldé, en français ou en anglais, le président national du FSNC en a parlé. En quarante ans de présence active sur le terrain politique, il a révélé à ses camarades que cette stratégie n’est pas payante. Les villes mortes, du temps des années de braise, ont montré leurs limites. Et aujourd’hui, il a changé son fusil d’épaule. « Je sais ce que je fais. Tous mes anciens amis sont aujourd’hui contre moi. J’exige qu’on respecte mon choix. », a martelé Issa Tchiroma Bakary. « Non aux vendeurs d’illusions ! Non aux marchands de rêve. Le Cameroun a la chance extraordinaire d’avoir le président Biya là où il est. Le Cameroun doit comprendre où sont ses intérêts dans un monde de plus en plus agité. Notre capital le plus précieux est la paix, nous devons tout faire pour préserver la paix. Vous ne devez pas prêter attention à ceux qui manœuvrent depuis l’extérieur pour précipiter le Cameroun dans le gouffre. Je suis venu à Pitoa pour annoncer une série de meeting à travers le Cameroun et dire aux populations que le désordre ne passera pas par le Cameroun » a expliqué le numéro un du FSNC à ses militants. Ici, on veut plutôt donner de l’espace au débat politique. Les uns et les autres ont donc été invités à s’inscrire massivement sur les listes électorales afin de choisir le président du Cameroun par leur vote. Le message est passé. Et pour bien le montrer à leur leader, les membres du FSNC ont organisé une marche au terme de laquelle, le président national, Issa Tchiroma Bakary, a remis un message de soutien au président de la République à Félix Ndengue, le sous-préfet de Pitoa.
