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Dossier de la Rédaction

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Image écornée

Des faits d’actualité récente à travers le triangle national renseignent à suffire sur la déliquescence qui caractérise aujourd’hui le système scolaire de notre pays. Il ne fait pas de doute, en effet, que l’école camerounaise est bien malade. Tant elle a perdu ses repères basiques. Ainsi, tel jour, un groupe de lycéens de la capitale, retardataires impénitents pas du tout pressés de se mettre au travail, endommagent sans autre forme de procès une partie de la barrière de leur établissement. A Douala, il y a quelques semaines, plus de cinq cents élèves du lycée Joss, quant à eux, ont choisi de défier tout simplement l’ordre établi, de se mettre en marge de la République en se soustrayant de manière ostentatoire et tonitruante au salut des couleurs nationales.

On croyait avoir tout vu. Que nenni ! Puisque le 3 février dernier, au lycée de Gari-Gombo, à l’Est du pays, deux élèves plus portés à la rixe qu’aux études n’ont pas hésité, ô sacrilège ! à passer à tabac le proviseur, c’est-à-dire le chef d’établissement en personne. Aidé dans la basse besogne par de proches parents. Les bourreaux du proviseur se trouvent être les rejetons d’une autorité publique de la place. Tableau dégoûtant, monstrueux ! On croit véritablement rêver, tellement surréalistes sont les faits relatés… Et l’on se demande, ahuris, abasourdis comment notre société a pu en arriver à un tel point de délitement. Car, à la vérité, les cas relatés ici sont loin d’être des faits isolés. Ce qui est de nature à susciter des interrogations angoissées sur l’avenir d’une institution fortement dévalorisée au fil des années et qui occupait pourtant naguère une position cardinale dans l’organisation sociale.

Dès lors, on peut comprendre, expliquer et peut-être même justifier l’engouement décroissant pour les carrières de l’enseignement, tous niveaux confondus. L’indéniable auréole reconnue autrefois à ceux qui dispensaient le savoir ayant fondu comme neige au soleil. Du cycle pré-scolaire à l’université. Du fait, sans doute, d’une effroyable dévaluation du savoir, de la connaissance. Au profit de la toute puissance de l’argent, le nouveau dieu de la société moderne qu’une majorité de citoyens recherchent avec une hallucinante frénésie. L’avoir a visiblement supplanté l’être. Mais voilà : que serait la société sans l’école, source incontournable des savoirs ? Et par ricochet, que serait l’école sans l’enseignant que d’aucuns prennent le malsain plaisir d’avilir, d’écraser ? Avec, au bout du compte, une image passablement économique.

Dans cette déchéance de l’institution scolaire et du magistère du maître qui se profile ainsi, les apprenants ne sont certainement pas les seuls à blâmer. Comment absoudre notamment les parents qui ont démissionné de leur rôle irremplaçable de premiers éducateurs de leur progéniture. C’est pourtant à eux qu’incombe le rôle d’inculquer aux générations montantes les premières notions de civisme, à travers le respect des valeurs qui fondent la République et l’Etat de droit : probité, intégrité, humilité, désintéressement, patriotisme, abnégation, tolérance, etc. A cet égard, les adultes, les parents, peuvent-ils se targuer de représenter des modèles au plan moral pour la jeunesse de ce pays en mal de repères ? D’où cette question de Paul Biya qui restera encore longtemps d’actualité : quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants ?

 

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