Selon des informations concordantes en provenance de Kinshasa, une résidence du président congolais Joseph Kabila à Kinshasa a été attaquée hier dimanche en mi-journée par un groupe d'hommes armés non identifiés dont six ont été tués par la garde républicaine. Selon le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication Lambert Mende, le calme est déjà revenu à Kinshasa. Le président était dans les environs, a-t-il expliqué sans autres précisions.
La résidence du président Joseph Kabila se trouve dans le quartier de la Gombe à Kinshasa, un quartier chic où se trouve également de nombreuses ambassades. A en croire Lambert Mende, cette résidence a été "attaquée par un groupe d'hommes hier vers 13H30 (12H30 GMT). Le bilan est éloquent : Six assaillants ont été tués et certains autres dont le nombre n’a pas été précisé ont été faits prisonniers. Tout ce que l’on sait c’est que les assaillants étaient lourdement armés.
Selon des confrères congolais joints hier soir au téléphone, des militaires de la garde républicaine ont été vus hier dans les environs de la résidence présidentielle, patrouillant à pied par petits groupes. Des blindés légers ainsi qu’un char d'assaut faisaient également dans le quartier. Cependant quelques interrogations demeurent sur cette mystérieuse attaque dont certains observateurs à Kinshasa mettent déjà en doute la véracité. Pour le porte-parole du gouvernement joint au téléphone par nos confrères de l’AFP, les choses sont claires : il ne s’agit ni plus ni moins que d’un coup d’Etat. "Nous avons été le témoin d'une tentative de coup d'Etat. » a-t-il laissé entendre. Les enquêtes ouvertes et les révélations des prisonniers nous en diront certainement plus dans les jours à venir.
Ce qu’il convient de retenir pour l’heure, est que la RDC s’apprête à vivre une élection présidentielle historique dans exactement neuf mois. Candidat à sa succession, le président congolais Joseph Kabila pourrait notamment affronter l’opposant historique Etienne Tshisekedi et l’ancien président du Parlement Vital Kamorhe. A la suite d’une révision constitutionnelle la présidentielle en RDC a été réduite à un tour. Pour réussir, l'opposition se trouve condamnée à ne présenter qu'un seul candidat. Or celle-ci est plus divisée que jamais. Difficile de se mettre d'accord sur le nom d'un candidat unique. Dans ces conditions, nous a expliqué un confrère congolais du quotidien Le Potentiel, la réélection du président sortant devient une hypothèse qu’il convient désormais d’envisager. Alors, une question vient à l’esprit : ne faut-il pas voir derrière l’attaque de la résidence du président Kabila ceux qui ne voudraient à aucun prix de sa réélection ?
