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Au commencement, les Black Styl…
L’orchestre légendaire des années 70 a joué un rôle déterminant dans la carrière de « Desto ».
Mardi 22 février 2011, à trois jours du grand show à Douala-Bercy, on répète. Dans l’ambiance feutrée du cabaret Mélodies d’Antan, un groupe mythique fait ses réglages en dernier, après les autres. Entre Toto Guillaume, installé avec sa guitare face aux autres instrumentistes, Nkotti François qui teste son micro, Emile Kanguè qui harangue tout ce beau monde, choristes inclus, on replonge quarante ans en arrière. A une répétition des Black Styl à « Moungo River, Bar » qui faisait les beaux jours de Bonabéri.
« Destopellaire », à cette époque, habitait le quartier Déido depuis 1970, année de son arrivée à Douala. Et le fils du Moungo n’hésitait pas, avec ses compères, à traverser, à pied, le pont sur le Wouri pour réaliser son rêve musical. Des moments d’abnégation qui seront récompensés par un succès fou du groupe Black Styl dès son premier album, « Ndutu » en 1972. Desto avait alors 19 ans. Avec la voix puissante, au-delà de toute mesure de Nkotti, le toucher de guitare exceptionnel de Toto, la basse de Kanguè, qui savait aussi mettre à contribution sa voix grave, pour le plus grand plaisir des fans, et les autres instrumentistes de talent, les titres des Black Styl ont marqué l’histoire de la musique camerounaise jusqu’aujourd’hui.
Un succès dans lequel « Desto » va continuer à s’inscrire, même après la dispersion du groupe en 1976, avec le départ de Toto Guillaume pour la France. Nkotti aura une carrière jalonnée de vingt-neuf albums, avec des titres célèbres, dont certains avec les Black Styl : « Françoise », « Black Styl Mwassa », « Makom ma mala », « Mitoa ni tututu », « Retraite a mbamba »… Et son trentième album, un best of, où l’on retrouvera ces bijoux musicaux, aura été l’une des attractions de la célébration de ces quarante ans.
Rita DIBA